ORIGINE Italie, France | ![]() |
ANNEE 1984 | |
REALISATION
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INTERPRETES
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Critique A seize ans dans l'enfer d'Amsterdam | |||||||
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![]() Décédé en 2009, Rino Di Silvestro fait partie des réalisateurs italiens ayant bâti leur carrière sur deux mots : trash et exploitation. Et pour exploiter des filons juteux, le cinéaste a toujours su tirer son épingle du jeu. Son premier film, LA VIE SEXUELLE DANS UNE PRISON DE FEMMES, tour ![]() On l'aura compris, Rino Di Silvestro aura exploité, en même pas dix longs métrages, les sujets les plus sulfureux et choquants (à part le mondo) que seule l'Italie avait su produire à cette époque. Doté d'un budget serré, comme on l'imagine dans ce genre de production, A SEIZE ANS DANS L'ENFER D'AMSTERDAM fut bouclé en cinq semaines, avec seulement une semaine de tournage à Amsterdam (les autres scènes étant tourn ![]() Pour incarner la jeune prostituée au visage angélique, le choix du cinéaste italien se porte une fois encore sur une actrice française, après Annik Borel dans LA LOUVE SANGUINAIRE et Carole André dans BELLO DI MAMMA. Il s'agit d'Ann-Gisel Glass, qui a tout juste vingt ans au moment du tournage, et est encore inconnue dans le milieu. Elle vient à peine de tourner dans PREMIER DESIR, de David Hamilton, et jouera la même année dans LES RATS DE MANHATTAN, de Bruno Mattei. Avec de tels débuts, l'actrice aurait pu se spécialiser dans le cinéma de genre, mais en fait sa carrière prendra un virage radical très rapidement, puisqu'on la verra ensuite dans des œuvres de Godard, Costa-Gavras et Jacques Doillon (LA TENTATION D'ISABELLE, 1985). Son interprétation de Hanna lui vaut d'être fréquemment déshabillée, et sa silhouette juvénile lui permet d'être tout à fait crédible dans un rôle où elle est censée avoir quatre ans de moins. Si l'on excepte le vétéran Jacques Stany (un pilier du cinéma bis depuis les années soixante), le reste du casting est composé essentiellement d'acteurs débutants, à l'exce ![]() Qualitativement parlant, le film est à classer dans la moyenne de ce que l'on produisait dans les années soixante-dix pour le cinéma d'exploitation. Le scénario est plutôt décousu, au regard de ce que l'on peut voir à l'écran. Le métrage est monté en scénettes, chacune d'entre elles manquant singulièrement de lien au niveau de l'enchaînement. On a souvent l'impression d'avoir loupé un passage, alors qu'il n'en est rien. Les ellipses sont nombreuses, ce qui n'empêche pas de suivre l'action sans encombre, la trame étant simplifiée à l'extrême. Le but, pour Di Silvestro, était évidemment d'aligner des scènes « choc », et en cela il a parfaitement rempli le cahier des charges. Se succèdent ainsi des scènes de nudité, des drogués qui se piquent (les fixes - injections de drogue - sont particulièrement réalistes, à la limite du soutenable), des passages à tabac, et les conséquences des états de « manque » (vomissements etc...). Deux scènes confirment la propension du metteur en scène à l'outrance. L'une nous montre un camé en phase terminale provoquant son suicide par une overdose (l'homme s'achève même avec l'aide d'un couteau) ; l'autre voit une droguée sortir une capsule dissimulée dans l'anus d'une « collègue », renfermant une dose d'héroïne. Rino Di Silvestro l'avouait lui-même, il aimait l'exagération dans le sordide. Mais pour contrebalancer la noirceur du propos, le cinéaste pousse le bouchon très loin, également, agrémentant son œuvre de clichés très « roman photo », lors des rencontres entre Hanna et Axel. Avec un certain Bruno Mattei crédité au montage, on se doute qu'A SEIZE ANS DANS L'ENFER D'AMSTERDAM va emprunter la voie du cinéma bis, avec tout ce que cela peut entraîner comme excès. Cela dit, la présence de Franco Delli Colli en tant que directeur de la photographie assure une qualité certaine au niveau de l'esthétique de l'image. L'homme était réputé dans ce domaine, et ses collaborations à des films comme JE SUIS UNE LEGENDE (avec Vincent Price), TIRE ENCORE SI TU PEUX, LA LAME INFERNALE ou encore ZEDER témoignent du talent de Delli Colli. Pour autant, même bien filmée, l'œuvre n'en reste pas moins racoleuse. Mais n'est-ce pas, finalement, ce que tout amateur de bis attend de ce genre de film ?
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