ORIGINE Taïwanais | ![]() |
ANNEE 1970 | |
REALISATION
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INTERPRETES
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Critique A touch of zen | |||||||
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![]() Chef-d'œuvre de King Hu, A TOUCH OF ZEN est reconnu comme le maître étalon du film de sabres chinois. King Hu est un cinéaste originaire de Chine. Contraint de fuir son pays natal, il a fait nombre de ses films à Taïwan où il a participé au renouveau du film de sabres chinois. Célébré pour sa technique, le métrage a reçu un prix de la commission supérieure technique au festival de Cannes en 1975. A TOUCH OF ZEN a acquis une renommée internationale. Cette grande fresque chinoise ![]() C'est sans surprise qu'on retrouve le casting de DRAGON INN, film précédent du réalisateur. On y retrouve également les cadres larges inspirés du western, l'humour noir quasi-tranchant ainsi que la critique du pouvoir. Cependant, DRAGON INN s'intéressait plus à la lutte armée contre le pouvoir corrompu tandis que A TOUCH OF ZEN nous raconte essentiellement une histoire d'amour dans laquelle se mêlent combat épique, atmosphère poétique presque surnaturelle, le tout à travers le regard d'un homme ordinaire un peu rêveur. Si l'on peut s'étonner de trouver dans l'image exceptionnelle du film des plans contemplatifs, une atmosphère à la fois poétique, rêveuse et parfois surnaturelle, mais aussi des plans plus expérimentaux sur la fin du film, cela s'explique sans doute par le fait que nous nous situons du point de vue d'un ![]() Au-delà de sa beauté plastique, A TOUCH OF ZEN est une véritable fresque. Le métrage dure plus de trois heures et propose un vrai développement qui prend son temps. Chaque tronçon du film (on pourrait dire qu'il y en a trois) prend soin de poser l'atmosphère. Ainsi, le métrage est contemplatif à loisir, n'ayant aucune envie de se presser, ce qui étonnamment ne nuit pas à l'aspect épique du film. Leçon que le cinéma d'aujourd'hui pourrait d'ailleurs en tirer. Action ne veut pas dire qu'on ne peut pas être aussi contemplatif ni prendre le temps de développer l'intimité de chaque personnage. La construction du film est, en effet, assez inattendue pour un film m ![]() Nous suivons Yang, jeune femme qui fuit un pouvoir corrompu et destructeur. Si Yang tient le rôle de la princesse à sauver (à la fois protégée par Gu, par les deux anciens hauts gradés et par les moines) elle n'est pas une jeune femme sans défense. Ayant appris à se battre, c'est une redoutable combattante qui donne au film une touche féministe. C'est d'ailleurs elle, qui, plus tard viendra au secours de Gu et cessera alors de fuir ses ennemis pour se confronter à son destin. Puis, le métrage abandonne la jeune femme pour suivre un général persuadé du bien-fondé de sa mission, qui se retrouve confronté à la foi incorruptible. Dans cette dernière partie, on quitte le fantastique, l'épique pour se concentrer sur le voyage spirituel, laissant ainsi l'image céder la place à des plans psychédéliques qui n'ont guère à rougir des images hallucinées de Jodorowsky. Cette fresque aborde plusieurs fois les notions d'épreuves et de sacré. La présence de moines semble hautement symbolique. Pour Gu, il s'agit de trouver l'amour et d'accomplir sa destinée, pour Yang, il s'agit de trouver enfin le repos, un refuge et la paix, et pour le général, de retrouver la foi. Tous ces passages sont autant d'épreuves et de tests à passer qui attendent nos personnages. La foi semble en effet au cœur du film puisque l'esthétique est directement inspirée de la peinture traditionnelle et des symboliques de la religion bouddhiste. Ainsi, l'on retrouve des références culturelles de l'art noble rencontrant la mythologie populaire (le film de sabres chinois) dans une œuvre qui mêle adroitement les genres. Éblouissant, A TOUCH OF ZEN est un chef-d'œuvre qui bénéficie de plus d'une très belle restauration de Carlotta.
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