ORIGINE USA | ![]() |
ANNEE 1981 | |
REALISATION
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INTERPRETES
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Critique Blow Out | |||||||
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![]() Rarement au cinéma la forme épouse le fond avec une totale harmonie. De Palma est plutôt coutumier du fait, mais avec BLOW OUT, il explose nos attentes - le jeu de mot est intentionnel. La genèse du film résulte de trois éléments, selon Samuel Blumenfeld, le biographe de De Palma. La filiation avec BLOW UP d'Antonioni (1966) est évidente, par l'histoire de ce témoin d'un meurtre qui ne s'en rend pas compte tout de suite, mais De Palma y adjoint un complot politique - le réalisateur est fortement marqué pa ![]() BLOW OUT est un thriller dans lequel, très rapidement, le spectateur en sait plus que le personnage principal. En effet, dès le plongeon de la voiture dans la rivière, nous voyons un homme s'enfuir dans le dos de Jack qui lui, par conséquent, ne le voit pas. Et c'est pour cette raison que De Palma met un point d'honneur à nous signaler précisément de quel point de vue on se place. Ainsi, quand nous suivons Jack, les ambiances sonores sont très travaillées, avec une foule de détails que seul le preneur de son, dont c'est le métier, serait capable de différencier. Tandis que quand nous collons au point de vue de l'assassin, par exemple, ou pire, quand nous sommes des témoins extérieurs, il n'y a parfois pas d'autre son que les conversations, tout le reste é ![]() Le son est vraiment un élément primordial de BLOW OUT, à tel point que le générique d'ouverture n'est qu'une succession de bruitages, globalement tirés de la séquence qui précède le générique, à l'exception de la fameuse explosion de pneu qui donne son titre au film, et qui fait référence à l'accident. Le son sans image n'est d'ailleurs pas inhabituel dans BLOW OUT. Il précède même souvent l'image. Le simple fait que le personnage de Jack soit à la recherche d'images pour aller avec son enregistrement sonore afin de prouver l'attentat en est une preuve. Ou ce bruit particulier qui annonce la présence de l'assassin et dont on ne découvrira l'origine que bien plus tard. Peut-être pour nous permettre de mieux nous identifier à Jack. Il faut voir cette séquence étonnante pendant laquelle le preneur de son enregistre ses bruitages, où l'on découvre avec lui à l'aveugle de nouveaux sons, que la caméra identifie par la suite dans des plans presque oniriques où le point est fait à la fois sur l'origine du br ![]() Bien sûr, De Palma est aussi un esthète de l'image, et celle-ci n'est pas laissée en reste dans l'exploration des points de vue que le réalisateur entreprend. Par le biais de cadrage souvent inattendus, et parfois même aventureux, De Palma nous permet de suivre l'action au plus près, que ce soit à travers les yeux du héros, du tueur, ou dans la peau d'un passant. Mais la caméra est toujours exceptionnellement mobile, y compris dans des scènes de dialogue. Le split-screen, dont le réalisateur est un utilisateur régulier, n'est pas en reste, et dans son rôle habituel : l'illustration d'actions simultanées, que ce soient une conversation téléphonique ou la diffusion d'un document vidéo pendant qu'un des protagonistes fait autre chose. De Palma prend un malin plaisir à nous montrer l'envers du décor, la technique. Ici, bien sûr, le cinéma est en toile de fond. Le réalisateur développe, presque par le menu, le processus de sonorisation d'un film : l'enregistrement en son direct, la post-synchro, la constitution d'une bibliothèque de sons, le montage avec la vidéo, le mixage par pistes, etc. À la fin du film, les machines et les techniques utilisées n'auront plus de secret pour vous. Et cela n'est pas gratuit ! De Palma a parfaitement intégré ces passages presque didactiques dans l'intrigue de son film, le colorant d'un réalisme qui n'en rend que plus tragique la fin dramatique. Quant aux acteurs, Travolta s'en tire avec les honneurs, particulièrement crédible quand il manipule le matériel typique de son personnage. Nancy Allen incarne avec tendresse le personnage stéréotypé de la « pute au grand cœur », tellement naïve et simple qu'elle en est même parfois agaçante. John Lithgow, enfin, est terrifiant, parvenant à exprimer une impassibilité que ses actes rendent pathologique. Bien que les couleurs aient fané, et que l'ensemble soit très marqué par son époque, un scénario bien ficelé, une mise en scène magistrale et un casting de choix permettent à BLOW OUT de rester un must see. À regarder absolument.
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