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Critique Bruce contre-attaque | |||||||
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![]() C'est donc un grand bonheur de retrouver ce joli petit monde à l'écran - même si à cinq heures du matin, la salle commence à sentir la fatigue. Pour les plus courageux des spectateurs - ou ceux qui se droguent simplement à la caféine - le rythme effréné de la pellicule les a maintenus év ![]() On retrouve dans cette petite production, tout ce qui fait le plaisir coupable d'un samedi soir (dimanche matin ?) au Grand Rex : des acteurs pas très bons qui décident d'en faire des tonnes, quitte à frôler l'hystérie, des personnages dont on ne comprend pas bien ce qu'ils font là, un scénario invraisemblable, des costumes et accessoires « excentriques », des musiques plagiées, des stock-shots. Comme dirait l'autre : « c'est que du bonheur. » On gardera en tête cette fabuleuse scène finale, hommage (plagiat ?) à LA FUREUR DU DRAGON, tournée dans une sorte de Colisée, mais dans laquelle on ajoute une fille attachée, bien évidemment, topless. Pourquoi se priver des choses simples ? Parce que dans le fond, le film a envie de plaire ! Malgré toutes ses maladresses, il est entièrement tourné vers son public. Mais d'a ![]() BRUCE CONTRE-ATTAQUE est un cinéma qui a le pouvoir de nous rendre heureux, à partir de choses simples : le héros est fort et il gagne, le méchant est très... méchant et il perd, une fille a les seins nus (on utilisera volontiers le pronom indéfini parce que dans le fond, cette fille, on ne connait pas son nom et sa place dans l'intrigue demeure relativement secondaire). Mais, pour y trouver du plaisir (et dans la vie c'est bien d'avoir du plaisir), il est indispensable d'adopter un état d'acceptation très particulier. Un état de candeur qui a l'heure des rires gras et moqueurs nous paraît extrêmement salvateur. Les films comme BRUCE CONTRE-ATTAQUE sont de formidables portes ouvertes vers une enfance cinéphilique où la qualité des œuvres était seulement indexée sur la joie naïve qu'elles étaient capables de procurer. S'il ne s'agit pas de remplacer l'entièreté du paysage cinématographique par ce type de production, un peu de diversité ne fait pas de mal ! Elle nous rappelle qu'il y a bien des manières de faire du cinéma. BRUCE CONTRE-ATTAQUE est donc une œuvre ludique. Ludique jusque dans sa fabrication. Deux des trois réalisateurs sont également acteurs et passent d'un poste à l'autre tels des enfants qui jouent à se raconter des histoires extraordinaires et farfelues dans la cour de l'école. Pour s'en convaincre, il suffit de regarder le bref documentaire que la télévision française avait consacré au tournage du film (et que les programmateurs de la soirée ont eu l'extrême générosité de diffuser). Sur le plateau on rit, on crie, on travaille. BRUCE CONTRE-ATTAQUE n'est pas un pur produit commercial, comme son association au cinéma dit d'exploitation pourrait le laisser croire, c'est aussi le résultat d'un travail de passionnés qui aiment sincèrement le cinéma et qui surtout s'amusent à en faire. Si le 7e art est une chose sérieuse, il n'y a aucune raison pour qu'il ne soit pas aussi un terrain de jeux - au point peut-être d'apparaitre dérisoire à ceux qui l'observent de loin. C'est un bac à sable pour des personnes qui s'oublient dans la réalisation et avec elles les normes du bon goût esthétique, de la cohérence narrative et de la décence morale. Et dans le fond : tant mieux ! Il est bon qu'au sein d'une industrie extrêmement standardisée comme l'est le cinéma - où la plupart des procédés de mis en scène, d'écriture et de jeu sont tellement stabilisés que le moindre écart apparait systématiquement comme une « faute » ou une « erreur » - qu'il existe des œuvres étranges qui montrent de nouvelles choses, même si au passage c'est un peu n'importe quoi.
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Die Todeskralle Schlagt Zuruck (bruce Kehrt Zuruck) | DVD Zone 2 | 27 € |