
Petit film pas impérissable mais convenant à un samedi soir tranquille, UZUMAKI narre les événements étranges et inquiétants qui s'abattent de nos jours sur un bled au Japon. Tout commence par la soudaine fascination qu'éprouve un père de famille à l'égard des spirales. A tel point qu'il peut passer des heures à observer un escargot et entasse dans une pièce de la maison tout objet en rapport avec le colimaçon. Ce comportement inhabituel n'est pas sans intriguer son entourage. Il inquiète même beaucoup son fils, non sans raison car cette passion aussi brève que soudaine provoquera la mort du type de bien belle et horrible manière. Les choses ne fon

t que commencer et le village va connaître de heures sombres... Inspiré d'un manga, UZUMAKI est un film hybride à la croisée du fantastique et de la chronique provinciale auteurisante : les héros sont jeunes et s'ennuient au fin fond de leur trou. Il rêvent de voir le monde ; le vaste monde qui n'en à cure de ces petits cons. La mise en scène fait contraster les passages horrifiques avec des moments de comédie absurdes, introduits par la situation. Et les clins d'œil à l'animation, genre petit bruit bizarre pour souligner une action anodine, achèvent de rendre le film définitivement kawaï. Ceci mis à part il ne subsistera pas grand-chose quel

ques jours après la vision sinon l'impression d'avoir passé un bon moment.
En ce qui concerne ST JOHN'S WORT, si vous êtes un hardcore gamer, ce jeu euh, ce film, est fait pour vous. Surfant sur la vague du tsunami extrême oriental d'horreur gothique et récupérant les effets faciles du projet Glair Bitch, studio canal nous gratifie d'un ocmtfi (objet cinématographique malheureusement trop facilement identifié) jeuniste et bancal au ton navrant et ou rien ne vient jamais sauver le spectateur d'un ennui mortel. Il faudrait faire semblant de s'intéresser aux idioties proférées par deux jeunes gens beaux, bien habillés et cool qui bossent dans le je

u vidéo. Ils visitent un manoir dont a hérité la jeune fille afin de collecter des photos et essaient de sauver ce qui peut l'être de leur relation stérile et déclinante. Evidemment la baraque est glauque, le gardien des clés est louche et il finit par pleuvoir des arbres... La routine. Heureusement, il y a du réseau et nos jeunes héros peuvent compter sur leurs amis efficaces et compétents restés à la maison au cas où pour triompher des énigmes. Pas dupe de la nazitude de son truc, le réalisateur blinde son film d'effets visuels indigestes et d'un twist désespérément convenu qui consacrent la définitive appartenance du métrage à la grande et accueillante famille des bouses intello-pompeuses. Pourtant pas avare en cadavres, le bestiau est doté d'un méchant super méchant presque aussi méchant que le méchant du temple du LOTUS ROUGE (celui de Ringo Lam), aligne des scènes inquiétantes avec plein de poupées louchant du côté des Argento et De Palma de la grande époque (celle où on baisait à tout va sous acides) et des enfants torturés... Malgré tout ça rien, que dalle, pas une trouille ni un vulgaire petit tremblement nerveux du mollet, le calme plat, le film d'horreur zen (horreur c'est la jaquette qui le dit...). Pas de bonus (tant mieux ?) mais un bel écran de menu très pop-culture fashionable.