ORIGINE France-Espagne | ![]() |
ANNEE 2017 | |
REALISATION
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INTERPRETES
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Critique Cold skin | |||||||
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![]() COLD SKIN a été présenté en première mondiale à l'Etrange festival 2017. Doté d'une belle photo, de décors superbes tournés à Lanzarotte, le film repose sur trois acteurs... dont un costumé, ainsi que d'une armada d'attaquants. Au casting, Ray Stevenson (la série ROME, LE PUNISHER, LE LIVRE D'ELI, THOR, DIVERGENTE...) et David Oakes (LES BORGIAS et ACTION OU VERITE, chroniqué sur Sueurs Froides). COLD SKIN se révèle un film très classique, avec une indéniable touche old school dans sa facture... et ce n'est pas pour nous déplaire. Précisons, la touche à l'ancienne n'est en rien ici recréer un visuel spécifiquement genré (comme le néo giallo, le néo film noir), ma ![]() Pour autant, ce point ne peut suffire à obtenir un bon film. On va donc quand même parler de ce qui fâche. N'ayant pas lu le roman dont COLD SKIN est tiré, nous ne saurions comparer les traitements littéraire et filmique sur ce point, mais on doit bien déplorer quelques incohérences, au rang desquels, on ne laisse pas de s'étonner que ces deux habitants d'une île censément parfaitement déserte ont été très généreusement pourvus en armes et munitions. Munitions dont ils usent et abusent en dépit du bon sens. De même, on doute de leur capacité à repousser nuit après nuit l'assaut de tant de créatures. Suspendue un moment, notre incrédulité reprend donc le dessus. Peut-être le traitement littéraire permet-il de ![]() ... sauf à le saisir sous l'angle de l'allégorie de la première guerre mondiale, nous y reviendrons. Mais si on passe outre ce problème, il nous reste un beau film de tension, qui exploite parfaitement ses décors et crée l'univers attendu du film de marin : le phare, la côte déchirée, les vagues imposantes, l'épave... Bien qu'adapté d'un autre auteur, Albert Sánchez Piñol, il plane sur COLD SKIN l'ombre imposante de Lovecraft, et bien évidemment de sa nouvelle la plus adaptable, « Ceux des profondeurs ». Le Maitre de Providence n'ayant pas toujours bénéficié d'adaptation à la hauteur de son univers, on peut se réjouir de la réussite globale de ce COLD SKIN qui lui paie un lourd tribut. Comme de bien entendu, dans nombre de films de monstre, et spécialement quand les monstres sont nombreux, le danger vient de la difficile interaction entre les protagonistes. L'inquiétant Gruner semble n'avoir plus toute sa tête ... et cacher un sombre secret. Et comme de bien entendu, entre eux vient se poser le problème féminin... encore qu'en l'occurrence, le terme « femelle » semble plus approprié. COLD SKIN évoque aussi la folie guerrière qui va embraser le monde : située en 1914, l'intrigue glisse quelques références de ci, de là : un journal évoque l'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand, l'attaque des monstres est semblable aux vagues de soldats sortant de leur tranchée et fauchés par le feu adverse. D'ailleurs, la mer ne figure—t-elle pas ces tranchées, tandis que l'apparence des créatures les rapproche de soldats en vareuses bleues grisées. Il faudra donc un Verdun et de nouvelles armes pour forcer une fragile trêve, au cœur de l'hiver (comme il y en eu lors d'un noël de la grande guerre). Dès lors, le film traite de l'affrontement de deux mondes distincts, qui n'ont pas été capable de communiquer pour désamorcer leur velléité guerrière et qui sont pris dans un engrenage qui semble sans fin. On voit particulièrement que Gruner figure cette folie de la guerre. Qu'il est prêt à tout pour exterminer l'ennemi et ne peut plus concevoir son univers autrement que dans une guerre totale et perpétuelle. COLD SKIN prolonge en fait certaines thématiques entrevues dans THE DIVIDE : un univers fermé (cave/phare), un danger extérieur... surmonté d'un conflit interne., un contexte de guerre... Les incohérences évoquées ont eu raison d'une partie du public. Si on arrive à faire fi de celles-ci, alors, COLD SKIN se révèle une franche réussite pour un Xavier Gens dorénavant bien loin de FRONTIERE(S)S.
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