ORIGINE Italie | ![]() |
ANNEE 1975 | |
REALISATION
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INTERPRETES
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Critique Couples impudiques | |||||||
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![]() Mario Imperoli n'a pas laissé un grand souvenir dans la mémoire des cinéphiles. A sa décharge, le réalisateur est mort assez jeune, en 1977, alors que sa carrière n'avait débuté qu'au début de cette même décennie. Plus connu, le co-scénariste Piero Regnoli aura ![]() Et si Blue Jeans (nous utiliserons dans cette chronique le titre italien, le titre français référant comme on le verra plus loin à un montage différent) n'est pas une grande œuvre, le film ne démérite pas non plus. Une honnête sexy comédie. Ce genre, alors en vogue en Italie, est trop souvent plombé par ses propres limites, à savoir l'humour vasouillard et une mise en scène plate. Pourtant, dans le cas présent les touches humoristiques restent assez sobres tandis que la mise en scène se révèle adéquate par rapport aux enjeux. Le film se développe sur trois actes d'égales durées, nantis chacun de leur tonalité propre. Le premier voit, après la présentation des personnages, la découverte et la confrontation des caractères opposés de Daniela et de son père. L'enjeu glisse ensuite ![]() Blue Jeans sent bien son époque. Tout d'abord par le look des protagonistes, héroïne en tête : micro short dévoilant l'articulation des fesses et des cuisses, sabots aux pieds et longue chevelure blonde - une teinture comme le révèle la pilosité axillaire (très seventies) et pubienne. Ensuite par le choix même du sujet et de son approche : la sexy comédie traduit finalement bien une société qui s'interroge sur la sexualité par le biais de la farce. Ici, l'angle sexuel frise le graveleux puisqu'en se demandant si Carlo est ou non le père biologique de Daniela vient en corollaire la question de l'inceste que d'autres métrages de cette période ![]() La plus grande partie du film se déroule dans le château en ruine que restaure Carlo et dans le village qui l'entoure. Mario Imperoli ne se prive pas de nous montrer son décor sous tous les angles possibles. Mâchicoulis, tourelles, chemin de ronde... quand on peut bénéficier d'un authentique château médiéval, pourquoi se priver ? Les vieilles pierres ne trouveront leur raison scénaristique que lors du dénouement final mais en attendant, les pavés disjoints du village tolèrent fort mal les sabots. Daniela se déchausse donc plus souvent que nécessaire, offrant par-là même régulièrement sa croupe à une caméra gourmande, pour continuer la séquence pieds nus. Nous avons évoqué plus haut le scénariste, mais un autre intervenant mérite citation pour sa collaboration régulière et fructueuse au cinéma de genre : le compositeur Nico Fidenco signant ici une partition enjouée, à la limite du mauvais goût, et qui sonnera familièrement aux connaisseurs des Black Emanuelle de Joe d'Amato. Les fans se tourneront d'ailleurs vers l'excellent label italien Digitmovie qui a édité l'intégralité du score en février 2008. Tourné en 1975, le film tardera à franchir les frontières. Si l'Allemagne le découvre en 1980, la France attendra 1981 pour une sortie rebaptisée Couples Impudiques. Le métrage sera réduit à 80 minutes (au lieu de 93) mais sera « agrémenté » de séquences pornographiques additionnelles. Faute de l'avoir vue, nous ne pouvons guère parler de cette version mais nous nous demandons bien ce qui a pu advenir de l'enjeu scénaristique du montage originel, à savoir le fait qu'attirés l'un par l'autre, Daniela et son père Carlo finissent ou non par coucher ensemble. A ceux qui avouent un faible pour les sexy comédies italiennes, on ne saurait trop conseiller ce film qui, bien que sans réel génie (y a-t-il seulement une seule œuvre géniale pour tous ces petits budgets ?), arrive cependant à traduire à l'image et au montage ses enjeux.
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