ORIGINE Américain | ![]() |
ANNEE 2015 | |
REALISATION
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INTERPRETES
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Critique Crimson Peak | |||||||
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![]() Se retrouvant dans l'imposante maison familiale des Sharpe, dont l'état de décrépitude semble enchanter l'âme romanesque de la jeune femme, Edith tente de se faire au mode de vie bien différent des Sharpe. Dans cette demeure qui littéralement s'enfonce dans le sol rouge d'argile, éloignée de tout, la jeune Edith va vite se rendre compte que, comme la maison, l'homme qu'elle a épousé a un lourd passé qui hante les murs délabrés de la bâtisse. Le réalisateur de CRIMSON PEAK, Guillermo Del Toro n'est guè ![]() Après le succès du film LE LABYRINTHE DE PAN, Guillermo Del Toro est contacté sur le tournage de PACIFIC RIM par la société Legendary Pictures qui souhaite produire son prochain métrage. C'est d'abord sur un projet d'adaptation de la nouvelle de Lovecraft : Les Montagnes hallucinées que le réalisateur mexicain planche. Bien que soutenu par Tom Cruise, le projet n'a ![]() Bien que le budget soit trois fois inférieur à celui de PACIFIC RIM, le soin apporté par le réalisateur aux décors aussi bien qu'aux costumes donne au métrage une beauté intemporelle des films classiques. Et c'est d'ailleurs là-dessus que la communication sera faite. Guillermo Del Toro est un cinéphile, plus encore, un amoureux du film de genre. C'est l'image rouge et verte des gialli (films d'horreur italiens des années 70) qu'on retrouve. La référence au cinéma de Mario Bava (OPÉRATION PEUR) autant qu'à celui de Dario Argento (SUSPIRIA et INFERNO) est suggérée dans la lumière assez sublime du film. Quand aux classiques du genre, LES INNOCENTS, LA MAISON DU DIABLE, c'est dans une mise en scène classique qu'on les retrouve même si la caméra de Guillermo se déplace peut-être un peu trop pour cela. ![]() Thomas et Lucile Sharpe sont inspirés en grande partie de l'histoire du couple de tueurs dit de la lune de miel qui aura inspiré par cinq fois le cinéma. Néanmoins, le film s'éloigne du fait-divers pour ne garder que l'essence de ce couple torturé et tortionnaire. C'est le romanesque de ce couple qui ne s'aime qu'en tuant que dépeint CRIMSON PEAK. Plus encore, c'est le protagoniste de la sœur, Lucile, qui fascine visiblement le cinéaste autant que le public. Jessica Chastain interprète d'ailleurs de manière étonnante ce personnage bien éloigné de ses rôles habituels. On reconnaît là l'amour inconditionnel de Guillermo Del Toro pour les monstres puisqu'il laisse la part belle au personnage de Lucile pour exprimer la profondeur de sa fêlure. Et le monstre qu'il dépeint au début, avec ses clés, son air austère, sa manière d'apparaître dans l'ombre et le silence, sorte de matrone inspirée du personnage de la belle-mère dans les contes de fées, n'en est que plus touchant quand les masques tombent. Sans en révéler plus, autant le dire tout net, CRIMSON PEAK est loin d'être aussi intense que l'était LE LABYRINTHE DE PAN. Infiniment plus intimiste que la plupart de ses films à gros budget tournés à Hollywood, CRIMSON PEAK est marqué par ses nombreuses références, un amour du genre, mais aussi du romanesque. Le film en dépit de l'atmosphère et de son histoire pourtant lourde et pesante, reste somme toute léger, avec une certaine douceur presque enfantine. Si l'on n'y retrouve pas la cruauté de L'ÉCHINE DU DIABLE, en revanche, il y a toujours un élément en lien avec l'enfance et une réalisation puissante. Guillermo Del Toro nous raconte au bout du compte quelque chose de nouveau et de différent, peut-être un apaisement avec ses propres démons.
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