ORIGINE Espagne | ![]() |
ANNEE 2012 | |
REALISATION
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INTERPRETES
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Critique Dictado | |||||||
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![]() ![]() Toute la force de Childish games tient sur cette hésitation voulue et entretenue quant au genre dont il relèverait : drame ou film fantastique. Le scénario instille savamment le doute sur la nature réelle de Julia tandis que la mise en scène reflète l'aliénation de Daniel. On peut regretter le final qui sacrifie sous la « nécessaire » loi du climax au détriment de l'ambiance précédemment créée : une séquence en porte-à-faux qui convoque dans le métrage nombre des poncifs et tics que celui-ci avait précédemment pourtant soigneusement évité : le ![]() L'autre faiblesse tient, hélas, à ce visuel calibré pour la télévision, véritable cancer du cinéma de ces 20 dernières années. La mise en scène est efficace, certes, mais manque cruellement d'ampleur ou de regard. La photographie se fait oublier au profit d'un focus sur les personnages et leurs ressentis. Cependant, on contemple extérieurement l'angoisse de Daniel là où on aurait plutôt dû l'éprouver avec lui. Antonio Chavarras a bien visionné les péloches asiatiques de ces dernières années, mais sans parvenir - ou même vouloir le faire - à insuffler la même anxiété. Childish games a été présenté en section Panorama du 10e Brussels Film Festival. Et ce désir de maternité couplé à la peur de la paternité, thème second du film, entre en résonnance avec un autre métrage présenté à ce même festival, mais qui lui n'a rien à voir avec le cinéma de genre : le très beau documentaire d'animation Couleur de peau : miel. Renversement complet de point de vue puisqu'on suit dans ce dernier le récit autobiographique d'un enfant adopté qui cherche à se trouver, à se définir. Julia, elle, catalyse les sentiments des adultes qui l'entourent : sa tante, Daniel et Laura. Le titre original, Dictado, réfère à la clé du mystère, logiquement retenue jusqu'à la dernière bobine ; le titre international, Childish games, peut aussi bien renvoyer à Julia - dont Daniel ne sait initialement si elle « joue » ou non - qu'au passé commun de Daniel et Mario. Les deux titres sont donc pertinents. Imparfait, Childish games n'en reste pas moins en dépit des limites énoncées ici un spectacle tout à fait correct valant par son approche estimable qui nous balance entre les genres.
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