ORIGINE USA | ![]() |
ANNEE 2016 | |
REALISATION
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INTERPRETES
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Critique Director’s cut | |||||||
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![]() Présenté en 2017 au 35e BIFFF, DIRECTOR'S CUT est un de ces film méta, tout spécialement destinés aux festivals. Ces derniers attirent un public de connaisseurs (entendez par là ceux qui dévorent quantités de pellicules) et par là-même sans doute plus susceptible d'apprécier des films parlant du média cinéma. Ici, l'angle est à la franche comédie : Herbert Blount est un gros naze. Un de ces bedonnants fats personnages, assuré de tout savoir sur le cinéma. Un de ces wanna-be-directeur dénué de la moindre once de talent ou même de compétence. Mais comme c'est un con, il ![]() On sent clairement un vécu dans cette histoire et dans ce personnage. Et cette charge contre un crowdfunder lourdingue est d'autant plus intéressante que pour se financer, le film a été... crowdfundé. Mise en abime, quand tu nous tiens ! DIRECTOR'S CUT est aussi une charge comique à l'encontre des fan-films : la réappropriation - l'usurpation - par Herbert lui permettant de recomposer un film à base de plans anodins, laids ou mal bidouillés par lui-même et qu'il tient en haute estime. Et évidemment, le film évoque la mise en lumière depuis l'arr ![]() Quant au titre « DIRECTOR'S CUT », il réfère évidemment à ce fameux montage du réalisateur, supposément le meilleur, qu'au vol que ce dernier subit (le jeu de mot sur « cut »). On peut clairement parler de film inscrit dans son époque : l'irruption du crowdfunding, la vague des fan-films, les possibilités données par la diffusion sur internet ou Youtube propulse n'importe quel quidam en réalisateur. Avec à la clé plus d'ivraie que de bons grains. Ce que dénonce donc ce DIRECTOR'S CUT. En attendant, DIRECTOR'S CUT se révèle un agréable cours de mise en scène pour l'amateur, Herbert nous commentant les tics et facilités de mise en scène, les spécificités des séquences (le closed set, les one-er...) et évoque le placement de produit, la continuité, le timecode, les dub lips, le point de vue... Le comique vient évidemment qu'avec une mauvaise foi crasse, Herbert conspue les plans t ![]() Du coup, regardé distraitement, on peut penser à un Z mal ficelé. Sauf qu'ici, l'amateurisme est totalement construit et mis en perspective avec des scènes professionnellement tournées. Bref, il y a une vraie leçon de cinéma. Pour l'anecdote, ce 35e BIFFF présentait une autre œuvre à la thématique fort proche : EGOMANIAC. Ce dernier est une sorte d'inversion de DIRECTOR'S CUT puisqu'on prend là le point de vue d'une réalisatrice désargentée et contrainte de se compromettre de plus en plus jusqu'à définitivement péter les plombs dans un final sanglant qui rejoint presque celui de DIRECTOR'S CUT. Bref, deux œuvres jumelles. Certains évoquent aussi une proximité avec LES FRENETIQUES (THE LAST HORROR FILM, David Winters, 1982). Herbert Blount est campé par Penn Jillette, par ailleurs scénariste et producteur de DIRECTOR'S CUT. L'acteur Harry Hamlin (euh, plein de séries télé à son actif) se joue lui-même (ainsi que son personnage dans le film dans le film... vous suivez ?). Habituée aux petits rôles, la prolifique Missi Pyle (PANDEMIC, GONE GIRL, CHARLIE ET LA CHOCOLATERIE, BIG FISH, GALAXY QUEST, THE ARTIST...) se joue aussi à la première personne (et, assez bizarrement, comme s'il n'avait pas compris la mise en abime, imdb reprend sa prestation non au titre d'actrice mais à la rubrique « self »). Et pour boucler le tout, le réalisateur de DIRECTOR'S CUT, Adam Rifkin, joue dans son film le rôle d'Adam Rifkin, réalisateur du thriller « Knocked off » que vient tripatouiller Herbert Blount. On notera qu'en 1998 déjà, Adam Rifkin livrait une mise en abime à la première personne, avec son « documenteur » WELCOME TO HOLLYWOOD, dans lequel son personnage de réalisateur Adam Rifkin tentait de propulser un jeune acteur mais échouait, parasité par le succès de celui qu'il avait originellement casté mais qui avait quitté son projet.
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