ORIGINE Danemark/Canada | ![]() |
ANNEE 2012 | |
REALISATION
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INTERPRETES
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Critique Eddie, the sleepwalking Cannibal | |||||
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![]() Lars, un peintre danois autrefois renommé, se retrouve aujourd'hui incapable de produire quoi que ce soit. Née d'un violent accident dont il avait été la victime, son inspiration s'est dissipée au fil des mois, le laissant totalement démuni et sans réaction devant la blancheur de la toile. Il se voit proposer par son agent une place de professeur dans une école d'art pour enfants riches perdue au milieu du désert blanc canadien. Parmi les étudiants fortunés do ![]() Sur ce pitch, le réalisateur espagnol Boris Rodriguez nous offre une œuvre très jouissive, naviguant avec brio entre humour et horreur. Lorsqu'elle atteint son paroxysme, la tension s'y trouve soulagée d'un éclat de rire coupable mais irrépressible. Et amène le spectateur à s'interroger sur les motifs, souvent bien glauques finalement, de son hilarité. Evolua ![]() Dylan Smith, qui incarne Eddie le cannibale somnambule, se révèle très à l'aise dans ce personnage, peu conventionnel, de psychopathe. Dans une interprétation toute en finesse et sans prononcer un seul mot, il confère à ce colosse brut et naïf en apparence une psychologie profonde, une large gamme d'expressions et de sentiments. Au-delà de l'extrême violence dont est capable de faire preuve Eddie, il révèle l'enfant malheureux, égaré, habitant ce corps d'adulte. Une prestation d'autant plus impressionnante que l'oeuvre fut tournée au Canada dans des conditions parfois très dures. Les prises en extérieure par des températures quasi polaires, réalisées sans aucun trucage, miren ![]() En peintre ravagé, manipulateur et aussi manipulé, Thure Lindhardt, un acteur danois chevronné connu pour ses rôles dans FLAME & CITRON et BROTHERHOOD, montre lui aussi toute la complexité, le dilemme d'un artiste frustré et désargenté qui tombe tout à coup sur un « filon » créatif inattendu et inespéré. Les interventions de Paul Braunstein (THE THING) en shérif borné, un personnage secondaire extrêmement savoureux, sont d'une irrésistible drôlerie. Loin d'être légère, cette comédie horrifique interroge et s'interroge sur le processus de création artistique, ce qui le suscite et ce dont il se nourrit. Se pose également la question de savoir s'il est possible de réaliser des œuvres dignes de ce nom, sans douleur, qu'il s'agisse de la souffrance de leur auteur ou de celle qu'il inflige aux autres. Quels excès, de tous ordres, peuvent-être justifiés par le besoin de créer ? Sur ces interrogations intemporelles à propos de l'art et de l'artiste, Boris Rodriguez nous livre une œuvre forte mais très jouissive, pas du tout indigeste, qui ouvre la porte à bon nombre de réflexions.
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