ORIGINE Japon | ![]() |
ANNEE 1968 | |
REALISATION
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INTERPRETES
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Critique Female Demon Ohyaku | |||||||
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![]() Ohyaku est devenue une belle jeune femme, qui gagne sa vie grâce à quelques escroqueries élaborées avec la complicité de Genji, ami et serviteur loyal. Elle se produit également dans des spectacles de cirque, où elle effectue des numéros de funambulisme. C'est au cours de l'une de ces représentations qu'elle est remarquée par Sengoku, un homme influent sur le point de devenir magistrat. Ce n'est pas le talent d'Ohyaku qui intéresse l'homme, mais uniquement sa beauté. Seulement, à sa grande surprise, elle le repousse, un geste qu'il ne pourra accepter et qui va condamne ![]() Femmes battues, violées, torturées, humiliées... Et femmes vengeresses, tour à tour séductrices et mortelles : tel fut le credo de tout un pan du cinéma japonais d'exploitation appelé le plus souvent « pinky violence ». En France, on connaît surtout la série de LA FEMME SCORPION (SCORPION FEMALE PRISONER), dont les six films sont désormais disponibles. Egalement réputés sont les diptyqu ![]() Mais quelques années auparavant, il y eut en quelque sorte un précurseur du genre, en l'occurrence ce FEMALE DEMON OHYAKU. Réalisée par le méconnu Yoshihiro Ishikawa en 1968, cette œuvre produite par la célèbre Toei et filmée dans un splendide noir et blanc apparaît comme la transition idéale entre le film classique de chambara et l'arrivée du « pinky violence ». Film précurseur, donc, avec une héroïne qui délimite déjà l'archétype du genre, à savoir un savant mélange de beauté, de force, de volonté et de cruauté. Ohyaku est interprétée par la superbe et talentueuse Junko Miyazono. Si elle a tourné dans les deux volets de SAMURAI WOLF, de Hideo Gosha, ce sont ses performances dans la série des LEGENDS OF THE POISONOUS SEDUCTRESS qui permettent, par le biais du DVD, de la remettre au premier plan une quarantaine d'années plus tard. Il s'agit en fait d'une fausse trilogie, car, si l'actrice joue bien dans les trois oeuvres de cette série, elle incarne en fait un autre personnage (Okatsu) dans les deux autres longs métrages (OKA ![]() Si Junko Miyazono crève littéralement l'écran, elle est entourée d'acteurs tout autant formidables ; parmi lesquels Kunio Murai (GODZILLA MONSTER ISLAND, de Jun Fukuda) campant un Shinsuke particulièrement émouvant, et Tomisaburo Wakayama, l'une des légendes du chambara, qui a tourné dans plus de cent films à partir des années 1950. On a pu voir Wakayama dans deux épisodes de ZATOICHI ; mais pour beaucoup il reste avant tout le formidable Ogami Itto, héros de la saga des BABY CART. Dans FEMALE DEMON OHYAKU, il incarne le chef des yakuzas, Minokichi, et l'on regrette qu'il n'ait dans ce film qu'un rôle secondaire, tant il dégage un mélange de force et de sagesse. La réussite du film tient dans cette alchimie parfaite entre les ressorts traditionnels du chambara, avec une transposition réaliste du Japon féodal, mêlée aux ingrédients incontournables du cinéma d'exploitation, qui trouvent logiquement leur place dans le scénario. L'érotisme y est encore très léger (Ohyaku se baigne nue dans une cascade), mais la violence est un élément récurrent du film. En matière de torture, on retiendra comme moment fort une guillotine reliée à une corde suspendue à un gibet de potence. L'une des victimes a la tête placée sous la guillotine, et l'autre a la corde nouée autour de sa chevelure, les pieds dans le vide, et les mains attachées. Elle fait contrepoids à la lame de la guillotine, tant que ses cheveux résistent à la pression exercée par la guillotine. Jusqu'au moment où l'infortunée malheureuse (deux fois, ce sera une femme qui se trouvera dans cette fâcheuse posture) se retrouve scalpée, entraînant la décapitation de son partenaire. C'est l'une des scènes marquantes de FEMALE DEMON OHYAKU, qui en compte bien d'autres, comme par exemple la mort à petit feu du traître ; et la séance de tatouage où Ohyaku se fait tatouer un visage de Démon dans le dos qui dissimulera sa cicatrice. En effaçant cette marque qui faisait de la jeune femme une victime, Ohyaku se transformera ainsi en bourreau, et sera de ce fait en mesure d'accomplir sa vengeance. Un symbole fort, pour un film qui l'est tout autant.
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Female Demon Ohyaku | DVD Zone 1 | 22.04 € |