ORIGINE Etats-Unis | ![]() |
ANNEE 1980 | |
REALISATION
| |
INTERPRETES
|
|
|||||||
Critique Fondu au noir | |||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|
![]() Si FONDU AU NOIR jouit d'un petit statut de film culte outre-Atlantique, il n'en demeure pas moins très méconnu, à l'image de son très discret auteur, Vernon Zimmerman. Plus réputé comme scénariste, « script-doctor » puis enseignant en cinéma, il n'a en effet réalisé que trois lo ![]() Le film débute un peu à la manière d'un « teen movie » classique, nous présentant un personnage archétypal du genre : mal dans sa peau, introverti, en conflit avec l'adulte, pas (encore) socialement intégré...Une suite de petites scènes au déroulement familier nous incite clairement à ressentir de l'empathie pour ce gentil « loser » qu'est Eric, houspillé par une tante acariâtre, humilié par un patron sanguin, méprisé par ses collègues (dont un Mickey Rourke débutant) et ignoré par la gent féminine. Dans cet océan de mal être et de solitude ne surnage qu'une chose, une bouée de sauvetage qui permet à Eric de ne pas sombrer : sa passion dévorante pour le septième art. « Dévorante » semble un terme bien approprié puisque progressivement, notre antihéros se repliera totalement sur lui-même, se coupera de tout lien avec la réalité et reproduira, jusqu'à la folie meurtrière, des scènes issues de ses films fétiches tout en imitant l'un de ses modèles, Cody Jarrett ![]() FONDU AU NOIR glisse alors vers le portrait d'un cas pathologique de dédoublement de la personnalité à partir de la glaçante et remarquable séquence qui voit Eric assassiner sa tante handicapée. Lorsque cette dernière est précipitée du haut d'un escalier, quelques images extraites du film LE CARREFOUR DE LA MORT (Henry Hathaway, 1947) et matérialisées par l'esprit d'Eric mettent en parallèle celui-ci avec le personnage de psychopathe meurtrier génialement incarné par Richard Widmark auquel le jeune homme s'identifie alors, jusqu'à la reprise de son ricanement sadique. Si l'imitation et la copie deviennent ensuite les modus operandi de l'apprenti criminel, on peut également noter que Vernon Zimmerman nourrit son film de nombreuses citations ou références, notamment aux œuvres matricielles que sont PSYCHOSE (Alfred Hitchcock, 1960) et LE VOYEUR (Michael Powell, idem) sans bien sûr atteindre la noirceur, la profondeur ou le génie formel de ces deux titres. FONDU AU NOIR délaisse en effet assez rapidement la complexité de l'étude psychanalytique ou la réflexion sur l'éventuel pouvoir délétère des images pour ![]() Après s'être grimé en Dracula lugosien lors d'une belle séquence muette figurant habilement la schizophrénie du personnage, celui-ci va alors commettre son second crime en le ponctuant de rituels issus de la mythologie vampirique et poursuivra sa vengeance sous l'aspect de héros ou de créatures emblématiques du cinéma de genre américain des années 30-60. Si les scènes de meurtres manquent dans l'ensemble d'audace visuelle et graphique (nous sommes très loin par exemple des excès baroques du Brian de Palma de cette période !), elles s'inscrivent néanmoins dans un dispositif assez original dans lequel figurent une forme de mise en abyme (Eric personnage de film qui joue le rôle d'autres héros de fiction) et un jeu récurrent de rimes visuelles lorsqu'une séquence est montée en parallèle avec celle dont elle est la réplique. Sans parvenir tout à fait à atteindre une dimension métafilmique (un film contenant son propre commentaire sur son fond ou sur sa forme), FONDU AU NOIR gagne en intensité dans sa dernière partie, détachée qu'elle est des codes trop étroits du « slasher » et son finale situé au sommet d'un immense cinéma d'Hollywood Boulevard est une belle réussite. Nous passerons donc rapidement sur les défauts visibles de cette oeuvre (les nombreuses invraisemblances du scénario, la sous intrigue mettant en scène le psychologue...) pour saluer sa particularité thématique ainsi que l'interprétation fiévreuse de Dennis Christopher (DJANGO de Quentin Tarantino, 2012). A redécouvrir.
|
Fade To Black | DVD Toutes zones | 0.00 € |
Fade To Black (cover A) | DVD Zone 2 | 19 € |
Fade To Black (cover B) | DVD Zone 2 | 19 € |