
A notre époque, un serial killer tue ses victimes en les abandonnant avec des organes en moins. Une autopsie, pratiquée sur la dernière personne à avoir malencontreusement croiséele chemin du tueur en série, démontre une anomalie génétique. La victime disposait de certains organes en double, tel que le cœur ! Deux flics enquêtent et vont bientôt dénicher un informateur inattendu en la personne du monstre de Frankenstein lui-même !
FRANKENSTEIN a bénéficié de moyens ambitieux. A l'origine du projet, on déniche le célèbre écrivain Dean R. Koontz et c'est Martin Scorcese qui produit l'ense

mble. Au casting, nous avons droit au français Vincent Perez et à Michael Madsen... Et, à la réalisation, on trouve Marcus Nispel, qui venait de s'illustrer en mettant en scène un fort acceptable remake de MASSACRE A LA TRONCONNEUSE.
Plus qu'une énième réécriture du roman de Mary Shelley, le FRANKENSTEIN de Marcus Nispel propose en fin de compte l'échafaudage d'un tout nouveau mythe. Frankenstein, ou plutôt son homologue puisqu'il se nomme ici Victor Helios, est toujours en vie. Il n'a pas créé qu'une seule créature. Il y en a plusieurs, disséminées ici et là, vivant chacune sa propre existen

ce et parfaitement intégrée à la société humaine. Victor a appliqué ses expériences sur lui-même, c'est ce qui explique sa longévité. Quant à la fameuse fiancée, il l'a gardée pour lui seul et, à la vue de la silhouette, on ne saurait moins le comprendre... Vincent Perez incarne le premier de ces « monstres ». C'est aussi le moins parfait puisqu'il n'est pas très joli à regarder. Il va aider les deux enquêteurs à comprendre ce qui se trame et pourquoi l'une des créatures trucide ses semblables.
Il y a dans FRANKENSTEIN les fondements d'un mythe passionnant. Ce Frankenstein nouveau qui n'a pas

eu peur de se transformer en sujet d'expérimentation pour pouvoir rallonger sa vie est troublant, tout comme les relations qu'il entretient avec sa créature, qu'il souhaite tellement parfaite qu'il sera obligé de la supprimer pour corriger un défaut... Helios compte parmi ses « amis » un prêtre, mais on ne saura jamais vraiment ce qui les unit. Et c'est ici que l'on commence à comprendre les limites de FRANKENSTEIN, épisode pilote d'une série qui ne verra jamais le jour. Du coup, il n'est pas étonnant que l'on ne sache par grand-chose de la relation entre Helios et le prêtre ou sa créature femelle. Et les points laissés en suspens sont nombreux, d'ailleurs, il manque une fin au film...
On sait qu'il y a eu de nombreux désaccords entre la production et Dean R. Koontz, ainsi que Martin Scorcese. Quoi qu'il en soit, ce pilote présente une série qui aurait pu être tout à fait passionnante. L'originalité du monde créé a de quoi retenir l'attention. Certes, le film cède à certaines facilités avec des protagonistes typiques des séries télés, à savoir une jeune femme dynamique affublée d'un collègue qui fait constamment dans l'humour. Néanmoins, on aurait apprécié d'en savoir un peu plus...
André Quintaine 22/12/2009 |
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