ORIGINE GB | ![]() |
ANNEE 2010 | |
REALISATION
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Critique Goodbye, Mister Christie | |||||||
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![]() THE CHRISTIES était une série animée vidéo dirigée par l'animateur trublion Phil Mulloy. A la fin de cette dernière, dont la distribution française a été assurée par l'excellent label ED Distribution, Phil Mulloy a voulu lui donner un prolongement au format d'un long métrage dont l'aboutissement a été présenté au festival Offscreen, lors d'un module thématique consacré au réalisateur. L'œuvre quasi complète de Phil Mulloy sera d'ailleurs prolongée au cinéma NOVA de Bruxelles en avril 2010, en accompagnement d'une mini sortie de GOODBYE, MISTER CHRISTIE. L'œuvre de Phil Mulloy a été défrichée en France par le label ED Distribution qui, outre ses éditions dvd, a placé certains des courts du réalisateur sur ARTE. En Belgique, le festival Anima a régulièrement suivi le travail de l'animateur. Et son premier long métrage reflète bien la déliquescence de l'animation anglaise, autrefois si prolixe. Si les studios Aardman sont toujours bien présents pour donner le change, force est de constater que la situation n'est pas rose pour nombre d'animateurs autrefois soutenu qui par la BBC, qui par l'extraordinaire travail de production de Channel Four. Depuis que ce dernier a abandonné l'animation il y a quelques années, le secteur souffre. Ainsi de Phil Mulloy dont le travail, pourtant peu onéreux (en tout cas, pas plus que celui de nombre de ses confrères) a dû être strictement cadré pour THE CHRISTIES. Phil Mulloy a dû produire lui-même sa série et le long métrage qui la prolonge et n'a pu y parvenir qu'en resserrant drastiquement le budget. De cette contrainte a découlé le choix stylistique de ne filmer que des têtes schématisées, lesquelles ne possèdent que quelques expressions faciales. En outre, le nombre de protagonistes est lui aussi relativement limité. Les décors sont enfin réduits eux aussi à un arrière plan quasi statique. Bref, on évolue dans le minimalisme. Pour pallier aux limites de l'exercice, le cinéaste joue sur le rythme relativement rapide des plans et sur un dialogue constamment maintenu. Ces choix ont la force de faire fonctionner l'ensemble mais contiennent leurs propres limites : on ne s'interdira pas de trouver le résultat parfois un peu longuet. Ce qui fonctionne sur un court s'essouffle étiré sur 78 minutes. Néanmoins, longueur ne signifie pas ratage et on reconnaît à Mulloy les efforts consentis pour rythmer l'ensemble, l'humour noir et la portée philosophique nihiliste du projet. Amateurs d'animations hardcore, de projets décalés, de minimalisme, d'absurde et de dieu-araignée, ce film est pour vous.
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