ORIGINE Italie | ![]() |
ANNEE 1975 | |
REALISATION
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INTERPRETES
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Critique Hallucination Strip | |||||||
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![]() ![]() Contrairement à ce que son titre pourrait laisser croire, ROMA DROGATA : LA POLIZIA NON PUÒ INTERVENIRE n'est pas à classer dans la catégorie du poliziottesco. Il s'agit plutôt d'un drame mâtiné d'une étude de mœurs, dans lequel l'intrigue policière n'est que secondaire, ce qui ne retire en rien la performance de Marcel Bozzuffi, campant avec brio un inspecteur particulièrement intuitif. Pas étonnant de la part d'un acteur qui joua dans bon nombre de films policiers aussi marquants que différents, qu'il s'agisse de Z, FRENCH CONNECTION ou LA GUERRE DES GANGS. Si le réalisateur de ce HALLUCINATION STRIP (titre d'exploitation pour l'exportation) est un parfait inconnu (Lucio Marcaccini, dont ce sera l'unique film), le scénariste, Vincenzo Mannino, s'est qu ![]() Mais le grand mystère reste la présence de Bud Cort qui incarne le personnage principal, celui de Massimo. L'acteur américain, alors âgé de vingt-sept ans, se met dans la peau d'un étudiant à peine majeur, un rôle qu'il parvient cependant à rendre crédible de par son visage juvénile, limite androgyne malgré sa barbe. Révélé en 1970 par Robert Altman grâce à M.A.S.H. et BREWSTER MCCLOUD, puis consacré l'année suivante avec HAROLD ET MAUDE de Hal Ashby, on se demande quelle mouche a pu piquer Bud Cort pour qu'il se retrouve à tourner en Italie dans un film obscur comme celui-ci. Non pas qu'il y joue mal ; au contraire, il parvient à se rendre autant attachant que détestable auprès du spectateur, selon les circonstances. D'une manière générale, il se tire honorablement dans sa composition de délinquant idéaliste, désireux d'aider son prochain sans réaliser qu'il risque parfois de causer sa ![]() HALLUCINATION STRIP est donc une chronique sociale, dans laquelle l'auteur décrit plusieurs « mondes » que tout oppose en apparence, celui des bourgeois (les parents de Cinzia), des nobles (la mère de Rudy est comtesse) et celui des prolétaires et des marginaux. A travers cette peinture quelque peu stéréotypée, Lucio Marcaccini s'attarde aussi sur le conflit des générations, que ce soit entre parents et enfants ou professeurs et étudiants. Le réalisateur jette un regard sombre sur l'Italie des années soixante-dix, sans se montrer plus original qu'une partie de ses confrères, si ce n'est qu'il propose avec De Stefani un portrait de policier sortant de l'ordinaire. Néanmoins, l'œuvre bascule lors de la fameuse scène de trip hallucinatoire donnant son titre au film. Longue d'une dizaine de minutes, elle est située après presque une heure de métrage, lors de la soirée organisée par Rudy. Le spectateur est alors convié à partager les visions de Rudy sous l'emprise du LSD. Dix minutes anthologiques (sans lesquelles le film serait resté quelconque, il faut le reconnaître), permettant de comprendre la personnalité de Rudy, atteint d'un complexe oedipien, amoureux d'une seule femme, sa mère, un amour impossible qui explique pourquoi le jeune homme choisit la voie de l'homosexualité sans pour autant l'assumer. Tout cela est mis en image sous forme d'un tableau onirique à l'esthétique très soignée, avec un ballet tantôt contemporain, tantôt psychédélique, chargé de symboles. Rien que pour ces dix minutes, cette œuvre méritait de sortir de l'oubli.
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