ORIGINE Canada | ![]() |
ANNEE 2011 | |
REALISATION
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INTERPRETES
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Critique Hobo With A Shotgun | |||||||
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![]() Tout comme MACHETE qui est tiré d'une fausse bande annonce issue du diptyque BOULEVARD DE LA MORT / PLANETE TERREUR, HOBO WITH A SHOTGUN de Jason Eisener est la longue version de la BA gagnante du concours South By Southwest Grindhouse mis en place par le tandem Quentin Tarantino et Robert Rodriguez, elle aussi inclue dans le film de 2007. Un SDF débarque dans une petite ville anonyme dans le but d'y acquérir une tondeuse à gazon et de démarrer son entreprise de jardinier à domicile. Mais la terreur, la corruption et l'anarchie règnent dans ce patelin où The Drake, un dangereux criminel y fait régner la terreur avec ses f ![]() Dès les premières secondes de la pellicule, le ton est donné : HOBO WITH A SHOTGUN sera une œuvre too much ou ne sera pas ! Ainsi, au travers de scènes aussi folles que gore (décapitation, membres arrachés, tortures...) et de dialogues grossiers vide de sens, on sent que le réalisateur Jason Eisener a voulu faire un tour d'horizon de ce qu'il y a eu de pire dans le genre grindhouse des 80's afin de faire un film qui caricature ouvertement la caricature... Au fil d'un scénario écrit en compagnie de John Davies et Rob Cotterill, le metteur en scène a choisi de grossir à la loupe chaque tare des métrages du genre d'antan et d'en faire un melting pot volonta ![]() Bref, HOBO WITH A SHOTGUN est donc un joyeux désordre sur lequel se pose une bande son cheap (le "Run With Us" de Lisa Lougheed de 1988 colle à merveille à l'ambiance) et des dialogues d'une rare bêtise et se pose d'emblée comme un vaste défouloir (même les doublages partent dans la surenchère). Mais derrière ce chaos qui flirte parfois avec les ambiances Z de la Troma, on sent que le jeune Jason Eisener a énorméme ![]() Et Rutger Hauer, dans tout ça... ? Entouré de comédiens débutants voire même amateurs qui surjouent - volontairement - leurs rôles à l'image Molly Dunsworth, Nick Bateman, Gregory Smith ou Brian Downey, le comédien Néerlandais porte le film sur ses épaule au travers d'une interprétation tout bonnement parfaite dans ce personnage de sans abri particulièrement sanguin et taciturne (on pense beaucoup au vigilante Charles Bronson dans UN JUSTICIER DANS LA VILLE). Même s'il est indéniable que l'homme ne force pas son talent (on est loin de la force d'un Roy Batty de BLADE RUNNER), il n'en reste pas moins investi dans ce rôle taillé pour lui. En définitive, malgré un traitement aussi décomplexé que volontairement caricatural qui déborde allégrement sur les sentiers de la surenchère outrancière (l'arrivée des démons...), HOBO WITH A SHOTGUN est un chouette film de Jason Eisener qui reprend-là, à son compte, tous les éléments qui ont fait la "gloire" et les tares du film d'exploitation nanar des 80's. Rien ne nous est donc épargné : débordements gore, dialogues grossiers, punchlines débiles, scénario poussif, image dégueulasse, musique datée etc. et on en redemanderait presque ! Bref, même si HOBO WITH A SHOTGUN est un pur concentré couillon et déjanté de ce qu'a pu être le genre grindhouse à tendance gore des 80's (STREET TRASH en tête...), il faut bien avouer que l'ensemble se laisse regarder avec un petit plaisir coupable et un second degré de mise ! "Mais jusqu'où peut-on aller trop loin ?", comme dirait l'autre...
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