ORIGINE Danemark | ![]() |
ANNEE 2007 | |
REALISATION
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INTERPRETES
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Critique How to Get Rid of The Others | |||||||
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![]() Si on vous dit que HOW TO GET RID OF THE OTHERS a été produit sous l'égide de Zentropa, la compagnie de Lars Von Trier, peut-être aurez-vous déjà une idée de ce à quoi il faut vous attendre : un film concept, aux résonances politiques, sociales et philosophiques marquées et ![]() Nous nous situons donc dans une fable d'anticipation, sur le mode du "que se passerait-il si... ?" Une fable qui pousse à l'extrême sa logique, comme ont pu le faire "1984" ou "Le meilleur des mondes" en littérature ou encore BRAZIL au cinéma. Dans un autre genre (plus nihiliste mais moins politiquement travaillé), une "loi martiale" se trouvait ![]() ![]() Le jugement des protagonistes se fait sur la base de ce qu'ils ont ou non apporté à la société (représentée par l'Etat). Il y a une inversion vicieuse du rôle de l'Etat qui devient lui-même une finalité (l'être humain doit apporter une valeur ajoutée à la société, laquelle transcende donc l'individu). La société n'est donc plus uniquement le lieu d'épanouissement de l'Homme, le filet de sécurité contre les aléas de la vie, elle devient son créancier. Remarquons que pour compléter la parabole, les prisonniers sont enfermés dans une école, lieu d'apprentissage et de socialisation. A l'heure où le modèle social européen (traditionnellement fort développé en Europe du Nord) subit les coups de boutoir néo-libéral en vue de le détricoter, la charge d'Anders Ronnow-Karlund fait mouche. Bien entendu, HOW TO GET RID OF THE OTHERS n'est pas un essai politique et le réalisateur ne livre pas "LA" solution pour résoudre le problème des profiteurs mais il reconnaît la difficulté de la matière en mettant dans le même sac ceux qui abusent du système (les fraudeurs patentés) et ceux qui en bénéficient légitimement, quand bien même ils aggravent leur cas par un comportement inapproprié (la femme handicapée qui ruine ses chances de guérison en sombrant dans l'alcool). La frontière entre le bénéfice d'une aide et l'abus de celle-ci est une question délicate. Il y a, via les protagonistes, une gradation de la responsabilité personnelle de chacun dans sa situation. Est-ce pour autant que cela justifie la rupture avec l'Etat (la mort dans le film, métaphore de la coupure des allocations ou de toute forme d'aide étatique) Rappelons que Anders Ronnow-Karlund a obtenu le Méliès d'or du meilleur film fantastique européen (prix décerné par l'ensemble des festivals de films fantastiques en Europe) en 1999 pour POSSESSED et le Méliès d'Argent plus récemment pour le très beau STRINGS (aka LE FIL DE LA VIE, chroniqué dans Sueurs Froides). Un auteur à suivre donc.
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