ORIGINE France | ![]() |
LITTÉRATURE![]() | |
ANNEE 1956 | |
AUTEUR
| |
|
|||||||
Critique Littéraire Ici OSS 117 | |||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|
![]() Que les esprits chagrins ou les rieurs le veuillent ou non, OSS 117 est notre James Bond et fut même créé par Jean Bruce quelques années avant le plus célèbre agent secret du monde. Aux yeux des plus jeunes, aujourd'hui, OSS 117, c'est Jean Dujardin pour les parodies hilarantes mais irrespect ![]() Jean Bruce aurait sans doute ri lui-même des Dujardin, tant l'humour (jamais parodique) s'avérait présent dans nombre de ses romans, comme dans ce ICI 0SS 117, remake espionnage du polar TU PARLES D'UNE INGENUE, de 1949. Un remake retraduit en Italie, avec les honneurs, il y a deux ans. Un honneur qu'on aimerait connaître aussi dans sa mère patrie, alors que les San-Antonio, autre monument de la littérature populaire certes plus apprécié des critiques, connaissent ![]() Les bons mots fusent au milieu d'une intrigue violente où les cadavres volent bas. OSS 117 (dont on apprend ici l'origine de son improbable nom de famillle : Bonnisseur de la Bath !) est un bel héros bourré de charme. Comme souvent dans l'espionnage, tout un petit monde d'espions (ici mêlé de bandits de Pigalle, qu'on croirait tout droits sortis d'un André Héléna) s'entre-tue pour retrouver des documents top secret qui ne présentent guère d'intérêt pour le lecteur - qui s'en moque et attend juste son coompte de péripéties. Dieu sait que ICI OSS 117 n'en manque pas (Hubert échappe de peu à la torture au fer brûlant !). Les OSS girls sont nombreuses (dont une jeune nympho de 16 ans, politiquement incorrecte,qui se ![]() L'écriture de Jean Bruce est alerte, spirituelle et rythmée, et tout est mis en oeuvre pour que l'ennui ne trouve jamais place en ces pages certes un peu surannées. Ce qui ajoute un écrasant charme rétro au bouquin. Jean Bruce a créé (après Peter Cheyney, sans doute) un style que popularisera 007. Sa prose est même plus enlevée (et moins litttéraire, certes) que celle de Ian Fleming. A tout prendre, on donnerait tout CASINO ROYALE pour quelques chapitres de ICI OSS 117, une forme de perfection dans le roman de gare qui ne sera pas toujours atteinte par Jean Bruce, contraint un temps d'écrire un OSS par mois, et encore moins par les nègres de son épouse Josette, la qualité de l'oeuvre monumentale et familiale allant s'amenuisant avec le temps, au fil des quelques 240 missions du « prince pirate ». Ce, malgré des sursauts comme le très bon grand retour de l'agent de la CIA en 1987, signé des enfants Bruce, OSS 117 EST MORT, certes sous influence des productions Gérard de Villiers. OSS, comme le monde dans lequel il évoluait, s'était fait toujours plus dur avec le temps. OSS 117 reviendra. (En attendant, on peut toujours relire le dossier sur les premiers films de la série publié dans SUEURS FROIDES N°29)
|