
C'est en 1974 que les cinéphiles, ébahis, peuvent apercevoir pour la première fois les formes atomiques de la belle Desiree Cousteau. Elle a un second rôle sous son vrai nom, Deborah Clearbranch, dans un film de prison de femmes réalisé par un metteur en scène qui finira, quelques années plus tard, oscarisé. Cette pelloche est titrée CAGED HEAT (5 FEMMES A ABATTRE en VHS-Initial Vidéo), elle est signée Jonathan Demme (futur réal' du SILENCE DES AGNEAUX en 1991). Cette série B trépidante produite par la bande à Roger Corman jouit d'un casting des plus affriolants avec, entre autre, la « poumonnée »Erica Gavin et la « cultissime » Barbara Steele. Contrairement à beaucoup de hardeuses qui essayent de se reconvertir dans le cinéma tradition

nel, Desiree choisit le porno ou sa candeur et son corps de rêve (de nombreux historiens pensent que le bonnet E a été créé pour elle !) font merveille. Elle se spécialise dans le rôle de la ravissante idiote et explose en 1978 dans le classique d'Alex De Renzy intitulé PRETTY PEACHES. Sa prédilection pour les scènes d'amour en milieu aquatique lui vaut son pseudo qui est une référence au fameux commandant de la Calypso (heureusement elle choisit de ne pas porter le bonnet rouge, ouf !). En 1979 elle participe à un pseudo-biopic qui lui est consacrée : INSIDE DESIREE COUSTEAU.
Durant ce docu-fiction Desiree Cousteau conte aux spectatrices et spectateurs attentifs son impossibilité à exercer une autre profession que celle de pornstar. E

n effet, malgré de nombreuses tentatives dans divers corps de métier son anatomie « russmeyeriene » la dessert. Elle ne déclenche qu'un désir furieux de forniquer chez l'ensemble des personnes qu'elles rencontrent. C'est alors que le pornophile assiste, heureux, à une succession de galipettes à dominante saphique...
Pauvre Desiree, son corps parfait étant à la sensualité ce qu'un exocet est à la famille des missiles, elle n'a d'autre choix que de se livrer à la jouissance perpétuelle. Ce programme affriolant est l'un des volets d'une longue série de fausses biographies polissonnes consacrée aux stars du X (INSIDE GEORGINA SPELVIN en 1974, INSIDE MARYLIN CHAMBERS en 1976... et quelques autres dont Seka et Jennifer Welles). Il joue sur l

a candeur de Desiree Cousteau qui est un personnage que l'on croirait tout droit sorti des comics graveleux que l'excellent Wallace Wood publiait dans MAD durant les années 70 (en France on pouvait lire toute ces fabuleuses BD dans L'ECHO DES SAVANES 1ière série et dans l'éphémère MAD VF). Claude Chabrol disait, dans le n°407/408 des CAHIERS DU CINEMA, « .../souvent on utilise des acteurs très cons parce qu'ils sont très cons/... », malheureusement il semblerait que cette maxime s'applique à la superbe Desiree qui tourna de nombreux films entre 1974 et 1986 puis sombra définitivement dans la folie, laissant loin derrière elle l'amour libre et joyeux qu'elle revendique dans cette bobine.
La réalisation de Leon Gucci, nabab de la pornographie US qui fut producteur ou réalisateur (parfois les deux) de plus de 60 pelloches estampillées « cul », est assez paresseuse malgré une très belle photographie (cf. la séquence d'amour sous-marine). Le film vaut le coup d'œil pour deux scènes, l'une voit Serena et Desiree Cousteau s'occuper du gigantesque chibre de John Holmes (plus de 35 centimètres), l'autre est une partouze. Durant cette orgie Desiree se fait voler la vedette par Susan Nero, reine de la fellation, qui pratique une gorge profonde dantesque. Si INSIDE DESIREE COUSTEAU possède le charme des productions du début des années 80, il est loin d'être un classique du genre, seuls les atouts physiques indéniables de l'irrésistible Desiree Cousteau justifient sa vision.
Jérôme Pottier 11/06/2010 |
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