ORIGINE Japon | ![]() |
ANNEE 2001 | |
REALISATION
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INTERPRETES
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Critique Kaïro | |||||||
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![]() Kiyoshi Kurosawa, cinéaste japonais obsédé par les fantômes et le rapport qu'ont les vivants avec ceux-ci, s'attaque au film d'horreur. A sa manière, il plonge la ville entière et le spectateur avec elle dans l'horreur. En lieu et place du fantôme vengeur, il s'agit plutôt ici d'une sorte de contamination silencieuse et ![]() En s'intéressant à plusieurs personnages au caractère et à l'histoire très différents, Kiyoshi Kurosawa montre au spectateur le côté implacable de cette contamination. Personne ne peut y résister, pas même ceux paraissant le plus vivant, ni même ceux se tenant éloignés des ordinateurs. Tout le monde finira par rejoindre le monde des morts. Que ce soit par l'acte de mettre fin à ses jours ou par une simple acceptation de la mort se soldant par une disparition. Celle-ci donn ![]() La couleur quasiment absente du film mise à part de la couleur décolorée des cheveux d'un des personnages et de la veste rouge de l'héroïne, démontre d'ailleurs à quel point le monde des vivants n'est pas très différent de celui des morts. La métaphore est d'ailleurs évidente. Dans l'univers japonais où la solitude devient un poids pour chacun et où le suicide devient la seule réponse possible, Kiyoshi Kurosawa dépeint une société qui s'enfonce dans la dépression, dans le silence et l'angoisse de continuer. ![]() Mais c'est également un film d'horreur parmi les plus angoissants sans pour autant verser une seule goutte de sang. Les balles ne semblent même pas frapper leur victime. La mort englobe les personnages avant même que leurs cadavres n'aient le temps d'être atteint de rigidité. Certains deviennent des fantômes sans même qu'on les voie se mettre à mort. S'il y a une forme de poésie morbide, il y a aussi une terreur palpable. Le scotch rouge scellant les portes et les fenêtres, comme les suicides apparaissant en arrière plan, comme s'ils faisaient partie du décor, ou un avion en flamme, jusqu'aux esprits dont certaines apparitions sont parmi les plus effrayantes qu'il soit, sont autant d'éléments qui font naître la terreur sans pour autant user des ficelles habituelles. On pourra reprocher une certaine longueur du film, 2h10 c'est assez long, et quelques répétitions dans la construction du récit, mais tout ceci participe sans nul doute à l'atmosphère délétère. C'est aussi et surtout dû au fait que Kiyoshi Kurosawa veille à la fois à faire peur et à la fois parler du délitement de la société japonaise. Hésitant entre la pesanteur dépressive de la disparition pure et simple de cette société et l'horreur qui nécessite plus de présence à l'écran, plus de tangibilité, le film oscille sans cesse entre les deux, même si, au final, l'aspect éthéré l'emporte.
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Kairo (deluxe Edition) | DVD Zone 2 | NC € |