ORIGINE USA | ![]() |
ANNEE 2012 | |
REALISATION
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INTERPRETES
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Critique L’ombre du mal | |||||||
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![]() Distrayant, mais vain et mal scénarisé. On suit sans déplaisir les aventures de l'écrivain, certes. Mais sans passion non plus. En cause, un Edgar Allan Poe vidé de sa substance vénéneuse, réduit ici à un simple enquêteur. Le personnage n'est guère plus qu'une coquille vide. On ne lui sent pas réellement de vie ni surtout d'épaisseur. Le second problème est celui du scénario. Nous sommes dans un whodunit. Il faut donc en même temps que les protagonistes remonter la trace du tueur et tenter de le percer ![]() ![]() Le père de la littérature d'horreur américaine a été adapté de maintes fois au cinéma. On compterait près de 250 films tirés de ses écrits à ce jour. La tradition gothique connait quant à elle des vagues et des reflux. Le cinéphile évoque l'âge d'or de la naissance des mythes au sein des studios Universal dans les années '30. Vient ensuite la Hammer à la fin des années '50 qui développe le genre dans un nombre impressionnant de productions, lesquelles seront d'ailleurs dès les années '60 réinterprêtées avec succès par Roger Corman aux Etats-Unis et par le courant du gothique italien initié par LE MASQUE DU DÉMON de Mario Bava. Plus récemment, l'œuvre de Tim Burton baigne elle aussi dans le gothique et le réalisateur nous a d'ailleurs livré un SLEEPY HOLLOW qui, sous ses atours fantastiques, se rapproche de L'OMBRE DU MAL (THE RAVEN). Peu avant la sortie du film de Mc Teigue, la Hammer s'en revenait aux affaires, après une trop longue éclipse, pour THE WOMAN IN BLACK, dont ![]() Dans THE RAVEN, on assiste cependant à l'étrange mélange du gothique 19e siècle avec certains des codes du torture porn : si on montre peu les tortures en elles-mêmes, exception faite de celle de la hache, la caméra s'arrête en revanche complaisamment sur les cadavres mutilés. Pour l'anecdote, THE RAVEN a eu l'honneur d'ouvrir le trentième Brussels International Fantastic Film Festival (BIFFF), inauguré par Barbara Steele... qui 50 ans plus tôt jouait dans La CHAMBRE DES TORTURES (LE PUIT ET LE PENDULE - THE PIT AND THE PENDULUM) de Roger Corman et dans une tripotée de gothiques anglais et italiens. Le corbeau est également le prix attribué par le BIFFF au gagnant de la compétition. Et « jamais plus » (en anglais, « Nevermore », qui ponctue le poème d'Edgar Allan Poe) est une des répliques scandées par le public en ouverture de chaque film, en référence à une vieille bande annonce qui répétait à l'envi « Tuer encore ? Jamais plus ». On comprend donc pourquoi THE RAVEN a ouvert le BIFFF 2012. Parfaitement adapté pour le lancement du BIFFF, THE RAVEN peinerait nous séduire dans un autre contexte pour les raisons évoquées ci-dessus. Il sort cependant en salle en France et en Belgique en juin 2012, sous le titre L'OMBRE DU MAL. Le changement de titre aurait-il pour but d'éviter la confusion avec LE CORBEAU de Georges Henri Clouzot (1943) ? Moins qu'un film, L'OMBRE DU MAL se contente d'être un produit. « Nevermore » ? S'il le dit... Retrouvez nos chroniques du BIFFF 2012.
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