ORIGINE Italie | ![]() |
ANNEE 1961 | |
REALISATION
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INTERPRETES
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Critique La planète des hommes perdus | |||||||
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![]() Un groupe de scientifiques travaillant dans un o ![]() A l'époque où Antonio Margheriti tourne ses deux premiers opus de science-fiction (en 1960-61), le genre appartient presque exclusivement à la culture populaire américaine, si on laisse de côté les rares tentatives britanniques (la série des « Quatermass » dont le génial LA MARQUE de Val Guest, 1957) et la pléthorique production japonaise qui est principalement constituée de films de monstres (GODZILLA de Inoshiro Honda, 1954) sur lesquels sont greffés les angoisses du danger atomique. Un des thèmes de prédilection de la science-fiction est celui de l'attaque ou de l'invasion extraterrestre qui en cette période de Guerre Froide est le refl ![]() LA PLANETE DES HOMMES PERDUS, conçu par un réalisateur européen plus intéressé par l'aspect scientifiquement plausible du genre que par son sous-texte paranoïaque, catastrophiste, ne revêt donc pas les atours métaphoriques « anti-communistes » des films d'invasion extraterrestre américains. Le long-métrage développe au contraire une ambiance et une vision plutôt optimistes du futur même si son argument central est bien celui d'une présence étrangère et à priori hostile à l'Homme. Antonio Margheriti choisit en effet délibérément de désamorcer l'éventuel suspense lié à la menace extraterrestre et de s'intéresser davantage aux réactions et comportements de ses personnages principaux : le bel astronaute Fred Steele (Umberto Orsini), sa fiancée Eva (Maya Brent) et le professeur Benson (le célèbre Claude Rains que l'on voyait peu dans le rôle-titre de L'HOMME INVISIBL ![]() Il faut en outre attendre presque une heure de métrage et des séquences alternant trois espaces diégétiques principaux (la base militaire sur Mars, la serre du professeur Benson dans l'observatoire sur Terre, la cabine de pilotage des fusées) de façon un peu « étirée » pour qu'une première scène d'action ait lieu. La bataille spatiale s'engage alors, avec d'un côté les trois fusées terriennes et de l'autre une armada de soucoupes volantes (enfin, disons cinq ou six). Si dans l'ensemble les maquettes sont assez réussies ainsi que la gestion de leur mobilité dans le cadre, les effets spéciaux figurant les tirs au laser des différents vaisseaux trahissent le budget étriqué du film ; de même, certains plans où les filins des miniatures sont apparents rappellent que nous sommes en présence d'une bande plutôt fauchée. En revanche, la dernière partie du long-métrage qui se déroule au sein de la planète étrangère au cœur de laquelle un groupe mené par Benson découvre le vrai « visage » des envahisseurs, est visuellement très inspirée. La mise en images de ce micro-univers « alien » étrangement hybride, mélangeant des éléments minéraux, organiques et plastiques et baignant dans une lumière rougeoyante, scintillante, semble préfigurer les expériences esthétiques proposées par Mario Bava dans son incroyable opus de science fiction mâtinée d'épouvante gothique LA PLANETE DES VAMPIRES (1965). Au cours des années soixante, Antonio Margheriti poursuivra donc dans le genre « space-opera », confectionnant artisanalement de tous petits films dont certains ne seront diffusés qu'à la télévision...américaine, à l'instar de WAR BETWEEN THE PLANETS / IL PIANETA ERRANTE (1966) qui est un quasi-remake de LA PLANETE DES HOMMES PERDUS. Le réalisateur se taillera une solide réputation dans le domaine puisqu'il sera même appelé en Angleterre pour effectuer quelques trucages sur ce qui allait devenir rapidement le chef d'œuvre de la « hard science-fiction » : 2001, L'ODYSSEE DE L'ESPACE de Stanley Kubrick (1968).
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La Planète Des Hommes Perdus | DVD Zone 2 | 14.95 € |