ORIGINE Pologne | ![]() |
ANNEE 1972 | |
REALISATION
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INTERPRETES
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Critique Le Diable | |||||||
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![]() Les régimes passent, ![]() L'action de cette œuvre dérangeante se déroule à la fin du XVIIIème siècle, au moment où les armées Prussiennes envahissent le pays dans un froid glacial, afin de l'annexer définitivement. Partout, le désordre règne en maître absolu - on court, on crie, on assassine. Surgi de nulle part, un étrange petit personnage vêtu de noir, boitant bas, pénètre dans un couvent où l'on retient prisonnier un certain Jakub, auteur d'une tentative d'assassinat sur le souverain du pays déliquescent. Il l'aide à sortir de sa geôle, à passer sans difficulté le barrage armé du nouvel occupant germanique, et lui confie une nonne pour l'accompagner dans sa fuite face à l'avancée des troupes. Une fois parvenu à l'abris du choc des armées, Jakub s'interroge sur les motivations de son mystérieux sauveur, qui lui demande de le considérer comme une sorte ![]() Devant pareil amoncellement de nouvelles traumatisantes, le comportement de Jakub ne tarde pas à se dégrader. Il perd progressivement le contrôle de ses nerfs, devient la proie d'étonnantes crises d'hystérie. La surcharge d'informations dérangeantes provoque ainsi chez lui (de m ![]() Peut-être tout ceci est-il le résultat de sa tentative d'assassinat sur une tête couronnée ? Peut-être cet acte sacrilège l'a-t-il damné à tout jamais ? Et si le Diable du titre n'était autre que le compagnon boitillant de Jakub, toujours prompt à le pousser au meurtre, toujours disponible quand il s'agit de révéler le côté sordide de l'existence ? LE DIABLE n'est pas un film d'horreur au sens strict, mais l'horreur est partout présente dans l'univers qu'il décrit. Les personnages sont torturés, physiquement et mentalement, la démence est omniprésente. La caméra virevoltante de Zulawski, qui colle au plus près de cette folie, transcrit parfaitement l'aliénation permanente des individus, dans un style qui n'est pas sans faire penser à certaines œuvres de Werner Herzog, elles aussi possédées (surtout celles avec Klaus Kinski au générique). Dans ce monde qui court à sa perte, hostile et froid, la dérive meurtrière de Jakub paraît dénuée de sens, étrangement en phase avec le cours de choses. On sort de ce film épuisé, exténué par la dépense d'énergie nerveuse saisie par le cinéaste. Tout ici est excessif, démesuré, travaillé par la folie et la pulsion de mort. LE DIABLE constitue donc un spectacle limite, sans concessions, qui séduit avant tout du fait de cette extravagance surréaliste typiquement Est-européenne.
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Le Diable | DVD Zone 2 | 25 € |
The Devil | DVD Zone 1 | 25.94 € |