ORIGINE Italie-Espagne | ![]() |
ANNEE 1962 | |
REALISATION
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INTERPRETES
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Critique Le manoir de la terreur | |||||||
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![]() LE MANOIR DE LA TERREUR est la seule incursion d'Alberto De Martino dans le genre alors en plein essor du fantastique-gothique ; comme beaucoup de ses confrères italiens travaillant dans la série B, il utilise, pour la première fois en ce qui le concerne, un pseudonyme « américanisé » (Martin Herbert) afin de mieux vendre le film. Il a été largement coproduit par l'Espagne, tourné principalement dans ce pays d'où sont originaires la plupart des comédiens et certains techniciens ayan ![]() Angleterre, 1884. Ses études terminées, Emily Blackford revient au château familial en compagnie de son amie Alice et de John, le frère de cette dernière. Le père d'Emily est mort dans un incendie peu avant, c'est donc Roderick, le frère de la jeune femme, qui accueille le trio avec à ses côtés des individus à l'allure inquiétante : Aleister, le majordome, Eleonore la gouvernante et un médecin magnétiseur. La nuit, Alice est réveillée par des cris effrayants ; dans une pièce en haut d'une tour, elle surprend Eleonore, une seringue à la main, auprès d'un homme au visage entièrement brûlé. Roderick avoue alors que Lord Blackford est encore vivant mais que l'accident l'a rendu fou et dangereux pour Emily car il est persuadé qu'une malédiction pèse sur la famille : si la dernière descendante ne meurt pas avant ses vingt et un ans, la dynastie Blackford s'éteindra...Emily doit atteindre l'âge fatidique dans quelques jours... Le film est sorti au mitan de l'âge d'or du fantastique italien (1960-66), à une période qui a vu le succès des deux HICHCOCK de Riccardo Freda, la consécration critique de Mario Bava (LES TROIS VISAGES DE LA PEUR, 1963) mais aussi la production d'œuvr ![]() ![]() Mais ce qui fait la véritable force stylistique du film d'Alberto De Martino provient à la fois de son utilisation efficace de tous les topos de l'univers gothique et de la mise en valeur de la topographie dans laquelle ils se développent. L'amateur retrouvera en effet la plupart des motifs constitutifs du genre habilement disséminés et parfaitement intégrés à l'intrigue : hurlements sinistres, nuits d'orage, corridors menaçants éclairés au chandelier, monstre défiguré et insaisissable, crypte, cachot, meurtre ou disparition mystérieuse...et plus encore ! Quant au cadre diégétique, c'est celui du château médiéval (et réputé hanté) de la Coracera, situé près de Madrid. Si plusieurs plans du film ont recours à des maquettes peintes ou à des décors, la plupart des scènes en extérieur et toutes les séquences en intérieur sont tournées dans ce magnifique « castillo » qui servit de décor gothique à de nombreux films d'épouvante tournés en Espagne (plusieurs bandes de Jess Franco dont LES MAITRESSES DU DOCTEUR JECKYLL, 1964). L'impressionnant édifice est parfaitement mis en valeur par une photographie noir et blanc de toute beauté due au chef-opérateur espagnol Alejandro Ulloa (le très chaud PERVERSION STORY de Lucio Fulci, 1969) qui a su capter et mettre en valeur l'âme du lieu, jusqu'à la buée s'échappant de la bouche des personnages évoluant dans cet environnement authentiquement glacial et glaçant ! LE MANOIR DE LA TERREUR n'est bien sûr pas exempt de défauts et l'amateur exigeant regrettera un manque d'audace concernant l'érotisme ou des images vraiment graphiques. Le scénario, qui a été notamment coécrit par le futur réalisateur Sergio Corbucci, ménage suffisamment de fausses pistes et la mise en scène autant de trouées stylistiques pour que ce quatrième essai d'Alberto De Martino, film rare et plutôt négligé, puisse être réévalué à sa juste et haute valeur.
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Le Manoir De La Terreur | DVD Zone 2 | 14.90 € |