ORIGINE Inde | ![]() |
ANNEE 1978, 2006 | |
REALISATION
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INTERPRETES
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Critique Les Deux Visages de Don | |||||||
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![]() Les DON n'ont bien sûr rien à voir avec les romans de gare homonymes de Jacques Colombo/Henri Vernes, version hard de Bob Morane sûrement pensée pour concurrencer SAS. Cependant, si Don est au cinéma un prénom, la référence n'en est pas moins, sans doute, la même : on pense bien sûr au Don, le grand patron de la Mafia. Ce n'est pas un hasard si DON a été sujet d'un remake en 2006 avec un budget conséquent et des vedettes comme les glamoureux Shahrukh Khan , Priyanka Chopra et Arjun Rampal (remarquable d'émotion). Pour les amateurs de séries B qui ont eu la chance de le voir, le premier DON est certainement un film culte. Pour le grand public indien, il fait partie de ces films qui, comme déjà SHOLAY avec Amitabh Bachchan, ont marqué les esprits dans les années 70. Sans être jamais de grands films policiers, les DON, à l'intrigue délicieusement invraisemblable, sont malgré tout extrêmement attachants. D'où leur vient ce charme imparable, que l'on peut prendre au premier ou au second degré selon l'humeur ? Quoique classique dans la culture populaire, le thème du double est passionnant par ![]() DON 2006 va encore plus loin dans ce jeu de masques, si bien qu'on ne sait vraiment plus à qui se fier, jusqu'à la fin du film qui en surprendra (en décevra?) plus d'un. Le thème du double semble fréquent à Bombay. On le retrouve ainsi dans d'autres productions comme SHAHENSHAH, où Bachchan (toujours lui!) incarne un flic minable qui joue les justiciers en secret, reprenant un peu le concept Don Diego/Zorro de Johnston Mc Culley. Dans son roman policier BOLLYWOOD BOMBAY, le fameux cinéaste Satyajit Ray s'amuse aimablement avec les grosses ficelles bollywoodiennes et cite parmi elles la mode des sosies, bon et méchant, pauvre et riche, etc... Preuve que c'est un thème courant là-bas, apparemment garant de succès. Le couple Amitabh Bachchan/Zeenat Aman est irrésistible. Bach ![]() La musique dynamique de Kalyanji Anandji est remarquable, notamment dans son thème principal digne des meilleures séries B américaines ou italiennes. La B.O de DON 2006, plus techno, n'en est pas moins survoltée. Danses et chansons sont vraiment à la hauteur et ajoutent pleinement, comme dans tout bon film de Bollywood, au plaisir éprouvé à la vision des deux films. Toutes ces scènes sont plus ou moins reprises dans le remake. Remises au goût du jour (les voix féminines sont autrement plus agréables à l'oreille), souvent plus riches (le petit spectacle de rue de Vijay devient superbe avec de nombreux figurants), elles n'en gardent pas moins l'esprit et insufflent la même bonne humeur. Les plus branchés préfèreront assurément le dernier DON en date, plus sexy. Et puis, voir Pryanka Chopra danser à 3 reprises, incroyablement sen ![]() Après l'avènement de Bruce Lee et la découverte du film d'arts martiaux, le monde occidental se jeta dans la mêlée. Blaxploitation, policier, western ( !), et nombre de genres furent passés à cette moulinette. Jusque-là, seuls les agents secrets pratiquaient un peu de karaté et de judo. Le cinéma indien ne fut pas en reste et le kung-fu anima bien des combats de leurs productions. Il serait quand même intéressant de savoir si l'influence chinoise s'y est fait sentir avant le triomphe du petit dragon, compte-tenu de la proximité géographique des deux pays... en n'omettant pas aussi le fait qu'il existe des arts martiaux indiens comme le kalaripayat ! Il est fascinant de constater comment les arts martiaux ont quitté Hong-Kong ou le Japon pour conquérir le monde entier en changeant définitivement le visage du film d'action. DON 1978 ne fait pas exception à la règle. Les bagarres y sont un furieux mélange de kung-fu (ou de kalaripayat, seul un spécialiste pourrait le dire) et d'acrobaties. Citons pour mémoire la longue lutte finale dans un cimetière où les héros font des bonds incroyables (merci aux trampolines !). Si les combats sont moins impressionnants qu'à Hong-Kong, ils n'en demeurent pas moins vifs et distrayants si l'on a quelque indulgence à leur égard. Il est clair que ce type de scènes a évolué dans le bon sens et est aujourd'hui de bien meilleure facture. C'est d'ailleurs le cas dans le remake où ils sont réellement efficaces, aussi visuels que brutaux. Les gunfights eux-mêmes y sont plus spectaculaires. Citons seulement une séquence géniale de DON 2006, impeccablement montée, qui mélange chorégraphie et évolution scénaristique. Il s'agit de la danse de Don/Vijay et de ses deux donzelles, tandis qu'un bandit se fait empoisonner. Jamais fatigué, le réalisateur enchaîne avec une remarquable fusillade. Le mélange comédie musicale/polar orchestré par Fahran Akhtar touche ici à la perfection absolue. Pour DON 1978, son unique film, Chandra Barot fait preuve de brillantes capacités à la mise en scène. Il a très bien assimilé le style des productions occidentales et se montre tout à fait à la hauteur. Ainsi, en 1978, la poursuite en voiture effrénée qui aboutit à l'accident du vrai Don vaut bien celles d'Umberto Lenzi ou de Stelvio Massi. Elle est même bien meilleure que celle du remake, dont les nombreux split-screens et le montage provoquent plus de confusion qu'autre chose. Cliquez ici pour lire la suite
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