
Zatoïchi s'incruste dans une fête de paysans et fait étalage de talents de danseur et de percussionniste pour le moins surprenants. Hélas le temps du bonheur est de courte durée, le masseur est accusé du vol de l'or de l'impôt et se retrouve obligé de mener l'enquête. Celle-ci le mènera d'abord sur les traces d'un oyabun rebelle et obsolète qui s'accroche à une attitude chevaleresque périmée. Il rencontre ensuite l'un des adversaires les plus redoutables de sa pourtant longue carrière tandis qu'un fonctionnaire avide et sans scrupules travaille de concert avec l'autorité morale du bled ... Attention, chef-d'œuvre ! L'action sefait plus franche et sanglante dans ce numéro. Il louche ouvertement vers le western lors d'une embuscade meurtrière et d'un duel final tendu, tandis que le bodycount se maintient à un honnête niveau. Toujours aussi moralisateur mais aussi plus équivoque et tendancieux, le masseur aveugle se révèle être un brillant manipulateur qui sait aussi se montrer respectueux de certains codes qu'il défend avec obstination. Le méchant du film est brillamment incarné par Wakayama « Ogami Itto » Tomisaburo, frère de Katsu, qui livre une prestation éloignée (mais tout aussi jouissive) de ce qu'on pourra voir quelques années plus tard dans BABY CART, l'autre monument du chambarra. La politique de Ichi se révèle un peu plus et on pourrait presque ranger celui-ci au rayon des indécrottables libertaires si l'on n'avait pas peur de faire fuir le chaland. Miike nous explique dans le supplément pourquoi c'est un très bon numéro de la série et on ne peut que le croire.