ORIGINE Corée du Sud | ![]() |
ANNEE 2006 | |
REALISATION
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INTERPRETES
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Critique No Mercy for the Rude | |||||||
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![]() On pourrait hâtivement affirmer que depuis THE KILLER de John Woo, le cinéma de genre asiatique ne cesse de s'intéresser au thème apparemment limité du tueur à gages. Citons FULL TIME KILLER de Johnny To, ou le tragique BANGKOK DANGEROUS des frères Pang. Ce serait oublier le manga culte GOLGO 13, porté 4 fois à l'écran depuis les années 70 (deux fois sous forme « d'anime », deux fois en « live » avec Sonny Chiba). Ce serait négliger aussi que l'on retrouve cette fascination, au fond universelle, dans le polar occidental. Et ce qu'il s'agisse de cinéma (le très bon FLINGUEUR, de Michael Winner ; LE SAMOURAI, de Melville bien sûr ; l'i ![]() Obéissant parfois à un schéma commun, toutes ces oeuvres ont donné une véritable dimension mythologique au tueur sous contrat. Elles en font une sorte d'anti-héros implacable, qui se place au-delà du bien et du mal en s'arrogeant le droit de vie et de mort. En cela, sans doute possède-t-il la même puissance d'évocation que son cousin le tueur en série (qui lui tue par folie ou perversité). Contrairement à ce dernier, les auteurs n'en font cependant pas forcément un personnages négatif. NO MERCY FOR THE RUDE est donc l'un des descendants de cette longue lignée, ori ![]() ![]() Ce sont ces trois personnages qui sont le principal atout d'un film qui ne captive vraiment que par la grâce de leurs scènes de comédie. Ce qui n'exclue pas la présence de scènes de meurtres bien troussées (avec usage d'armes blanches), qui mettent en scène le tueur et un collègue - un ex-danseur classique reconverti dans l'assassinat. La mort de ce dernier sera aussi violente qu'émouvante. On retrouve là, comme dans le final magnifique, l'incroyable savoir-faire des asiatiques dans l'utilisation de la violence extrême pour déclencher une vraie souffrance empathique chez le spectateur. Le réalisateur s'avère, dans ces deux scènes, aussi doué qu'un Chang Che, vrai maître en la matière. Il s'agit là d'une méthode, d'un style, profondément asiatique. Notons aussi des mafieux et des flics grotesques qu'on croirait sortis d'un Kitano (la scène de pêche). Ce qui n'empêche pas les premiers d'être de redoutables salopards le moment venu. D'ailleurs, l'enfant ne vient-il pas du charmant ETE DE KIKUJIRO ? NO MERCY FOR THE RUDE, parfois amusant, la plupart du temps distrayant, bouleverse donc à deux reprises. Même s'il ne révolutionne jamais le polar, c'est déjà formidable et son peu d'originalité global ne devrait pas lui attirer un haussement d'épaules blasé. Sa sincérité et son évidente sympathie pour ses héros inciterait plutôt à la complicité.
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No Mercy For The Rude | DVD Zone 3 | NC € |