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Critique Nos Amis Les Terriens | |||||||
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![]() Pour les aficionados, il semblerait qu'une captation de la pièce de théâtre NOS AMIS LES HUMAINS (notez la légère adaptation du titre) ait été réalisée fin 2005. Bernard Werber en a réalisé un court-métrage éponyme tourné en un jour et demi en caméra digitale, et qui a servi de base pour NOS AMIS LES TERRIENS. NOS AMIS LES TERRIENS s'inscrit aussi dans cette vague de documentaires, qui réinvestit le grand écran depuis quelques années, à la croisée des documentaires « sérieux » ou politiquement engagés (UNE VÉRITÉ QUI DÉRANGE, LE CAUCHEMAR DE DARWIN, WE FEED THE WORLD, NO ![]() A vrai dire et si on s'attache à l'histoire racontée, NOS AMIS LES TERRIENS tire également sur le fil du conte philosophique du 18e siècle, qui, sous couvert de présenter des mœurs de sociétés étrangères (les voyages de Gulliver ![]() Werber aime à porter un regard d'entomologiste sur l'humanité, ce qui ressortait à l'évidence de son cycle des fourmis mais trouve également résonance dans L'empire des anges. Il aime à créer des univers cohérents, des systèmes à la fois fonctionnels (le monde des fourmis ou celui des morts), totalitaires (l'individu est écrasé par le système) et grippés (l'individu qui cherche à comprendre le système pour ensuite le dépasser). On peut donc trouver des prolongements politique ![]() NOS AMIS LES TERRIENS n'est cependant pas un film parfait : la mécanique en est un peu trop répétitive, la farce insuffisamment corrosive. Que l'on s'attarde sur son discours sur l'humain (un être imparfait, incohérent) ou sur le pamphlet à l'encontre des documentaires scientifiques, la démonstration reste insatisfaisante : le premier thème est banal, le second, motif véritable, insuffisamment étayé. Bernard Werber attaque mais démontre peu. On nous rétorquera que ce n'est pas son propos, qu'il s'agit d'un film et non d'une thèse. Certes, mais reste dans ce contexte à le traiter sous un angle purement cinématographique. Et c'est là que le bât blesse. La narration est un peu laborieuse et le rythme monocorde finit par lasser. Attention, le film n'est pas une purge, loin de là. L'ensemble se laisse regarder et est traversé de passages humoristiques qui font parfois mouche. Il est simplement en deçà des espoirs qu'on avait pu placer en lui. Le format du court, voire du moyen métrage se serait peut-être révélé plus judicieux. Le système littéraire Werberien trouve sans doute ses limites dans une transposition non adaptée au médium cinéma. Gageons qu'un projet ultérieur de Bernard Werber s'appuiera sur cette première expérience du long métrage pour un résultat amélioré.
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Nos Amis Les Terriens | DVD Zone 2 | 20 € |