ORIGINE USA | ![]() |
ANNEE 1980 | |
REALISATION
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INTERPRETES
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Critique Pulsions | |||||||
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![]() Au cours d'une visite au musée, elle se laisse séduire par un charmant inconnu qui l'entraîne chez lui. En quittant l'appartement en fin de journée, elle se fait attaquer par une mystérieuse femme blonde. Liz Blake, une escort-girl, est la seule témoin de l'agression. Thriller maîtrisé et saisissant, PULSIONS est considéré comme un chef d'œuvre à juste titre. De Palma est un formaliste et il ne cache pas ses influences. PULSIONS dégouline de Hitchcock, mais ce n'est pas une insulte. Il reprend les codes du cinéma du maître - particulièrement de PSYCHOSE (1960) et SUEURS FROIDES (1958) - pour mieux les faire siens. À l'instar de PSYCHOSE, le film passe de longues minutes à nous présenter Kate Miller, à nous faire entrer dans son intimité, pour mieux l'effacer d'un ultime coup de rasoir - au propre comme au figuré - et laisser son spectateur dans l'exp ![]() Car il est énormément question de sexe dans PULSIONS. Si le nom original du film illustre plus précisément la meurtrière (« dressed to kill » : habillée pour tuer), le titre français prend en compte l'ensemble des personnages du film. En effet, ils sont tous sujets à des pulsions, certaines érotiques, d'autres meurtrières, et elles vont même parfois de pair. Et dans un dualisme très Freudien, elles sont accompagnées de fantasmes, que De Palma prend un malin plaisir à mettre en image. Le spectateur est mis dans une position de voyeu ![]() C'est d'autant plus vrai que la narration visuelle de PULSIONS est très précise. Les dialogues explicatifs sont rares - exceptée l'explication finale, parfaitement redondante par rapport aux images, mais qui est un ultime clin d'œil au cinéma d'Hitchcock. Foule de détails nous sont donnés, parfois même des indices sur l'identité de la tueuse, par le biais de moult gros plans, et rien n'est laissé dans l'ombre. Ainsi cette scène au poste de police, où l'on voit Peter Miller, le fils de la victime, installer consciencieusement le système qui lui permettra d'écouter les conversations de l'inspecteur Marino. De Palma utilise en ce sens une technique bien particulière, et à plusieurs reprises : faire le point à la fois sur le premier plan et sur l'arrière plan, afin de ne manquer aucune miette d'information. À noter également la célèbre séquence de séduction dans le musée, longue de plusieurs minutes et ![]() En effet, PULSIONS est un film sur les faux-semblants et les jeux de miroirs - et ce n'est pas qu'une métaphore. Le parallèle très fort instauré entre les deux personnages féminins principaux, qui se partagent le film équitablement en est un exemple : la femme de bonne société, sexuellement en manque, et qui recherche la compagnie d'inconnus séduisants, et la prostituée qui vend ses charmes, mais naïve et au cœur tendre, avec des rêves de sortir de ce milieu. La transition entre les deux - la passation de pouvoir, en quelque sorte - se fait par un échange de regard très appuyé par la réalisation de De Palma. Pour mieux souligner cet élément récurrent du film, le réalisateur fait appel à un effet dont il est coutumier : le split-screen. Ici pour montrer deux événements concomitants mais séparés dans l'espace. Par la même, une réflexion sur l'image est engagée. Sur l'image personnelle d'abord, celle que les personnages ont d'eux-mêmes. Ils ont tous des problèmes vis-à-vis de leur image : refus, angoisses. Et dans une étrange mise en abîme - qui reprend également le thème de l'image personnelle, et celui du voyeurisme - sur la prise d'image, que ce soit aussi fugace qu'un souvenir, ou plus persistant, comme une photographie. Film violent et sensuel, qui n'est pas sans rappeler les giallos de Dario Argento à certains moments, PULSIONS offre au spectateur un plaisir rare : celui de se voir donner toutes les clés du film, mais que la porte reste close. Il reste un dernier effort à faire, celui d'assembler les pièces du puzzle, pour enfin en apprécier la solution. Et ça, c'est un cadeau inestimable.
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