ORIGINE Québec | ![]() |
ANNEE 2006 | |
REALISATION
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INTERPRETES
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Critique Purgatory | |||||||
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![]() PURGATORY est l'un des premiers courts-métrages québécois réalisés par Eric Falardeau, cinéaste prometteur qui livre des œuvres pessimistes fortement marquées de gore et d'organique. Si la plupart des courts-métrages sont de nos jours tournés en numérique, le cinéaste a privilégié pour PURGATORY le Super 8. C'est une façon certaine de s'approcher au plus près du « vrai cinéma », celui d'avant l'ère numérique. C'est une façon aussi d'acquérir un grain d ![]() Lorsqu'il n'en est pas le sujet principal, le gore est souvent gratuit au cinéma et, lorsqu'il en est le sujet, il réduit tout aussi souvent les films à une débauche d'effets purement démonstrative. Dans PURGATORY, Eric Falardeau use d'effets visuels violents et sanglants comme de métaphores pour souligner le paradoxe et l'impasse des contradictions vécues par le personnage. Le piège de la gratuité est toujours évité et ce même sur d ![]() Si le film n'a pas d'intrigue classique (événement déclencheur de l'action, péripéties et résolution), le scénario semble tout de même avoir été très travaillé pour parvenir à rendre compte de la haine qu'un homme peut éprouver pour lui-même. L'évolution des sentiments découle du travail essentiel effectué sur la représentation de la dimension mentale et psychologique du personnage. Cette dimension est bâtie, outre l'utilisation du gore, par un jeu sur l'espace. Le film est un huis clos entre quelques murs délabrés. Tout est renfermé. Les murs se font faces, immuables et sinistres. Il n'y a aucune perspective. Deux échappatoires possibles apparaissent cependant. Tout d'abord par le biais d'une télévision... Mais, on se rend vite compte que l'écran ne fait que diffuser l'image de l'homme torturé. Référence habile à VIDE ![]() Organique et psychologique sont mêlés de telle façon qu'une harmonie de la déchéance se forme. Le principe du cycle et du retour inévitable sur soi même est le fil directeur de l'œuvre. Il la mène à son terme. L'hermétisme apparent de l'histoire peut rebuter le spectateur. On évitera l'écueil en préfèrant à la compréhension le ressenti. En ce sens, PURGATORY est une expérience à vivre, parce que tous les éléments qu'il coordonne mettent en place un rapport presqu'intime entre le spectateur et le personnage de l'histoire, à l'instar de la double relation entre les acteurs et le public qui se noue au théâtre. Pour conclure, PURGATORY est un film très intéressant qui, malgré quelques influences visibles (mais qui n'en a pas ?), pose les bases d'un univers personnel et original. Très intelligent dans sa réalisation et son montage, il dresse le portrait éprouvant d'un personnage en perdition et auquel les conditions de l'existence ne semblent pas convenir. Poursuivant son travail de cinéaste, Eric Falardeau réalisera un autre portrait d'un individu torturé dans COMING HOME (chroniqué sur Sueurs Froides) sorte de double inversé de PURGATORY. Cliquez ici pour voir le court-métrage
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Purgatory Epuise/out Of Print | DVD Toutes zones | NC € |