ORIGINE Japon | ![]() |
ANNEE 1997 | |
REALISATION
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INTERPRETES
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Critique Raigyo | |||||||
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![]() Le cinéma érotique japonais peut réserver quelques surprises, comme ce RAIGYO, qui appartient plus précisément à la catégorie des pinku eyga. En effet, nos attentes de spectateurs occidentaux nous ont conditionnés dans l'idée d'un cinéma olé olé où les intrigues se révèlent des prétextes pour aligner les scènes se voulant émoustillantes. Or, le film de Zeze Takashisa nous offre, au contraire, une histoire qui reste focalisée sur la psychologie des personnages, sur ce qui les pousse ![]() Ainsi, la note d'intention mélancolique est-elle présente dès le titre : Raigyo est le nom d'une race de poisson mal aimée des poissonniers, autrement dit le genre d'animal que redoute les pêcheurs, conscients qu'ils ne pourront pas revendre leurs stocks dans les commerces. Ainsi, on comprend que le portrait des individus mis en scène est une métaphore avec la condition de cette animal éponyme. Un parallèle d'autant plus appuyé par l'intrigue d'un jeune pompiste, revenant de la pêche, encombré d'un raigyo sur son lieu de travail. Chaque protagoniste est présenté comme un exclu da ![]() De la sorte, si le spectateur cherche un récit enjoué où chacun s'amuse dans des parties de jambes en l'air, il risque d'en être pour ses frais tant l'atmosphère de RAIGYO respire un sentiment de tristesse et de malaise latent. Un point particulièrement intéressant puisqu'il permet au métrage d'offrir des images de toute beauté. Takashisa semble se plaire à composer des plans comme de véritables tableaux d'une rare mélancolie ![]() Néanmoins, on le concède, les multiples longueurs du film pourrait en rebuter beaucoup. Chaque scène paraît durer une éternité, mais ce parti-pris permet au métrage de transcender le statut de film érotique (pauvre en la matière, puisque ce versant ne se résume qu'à 5 minutes maximum) pour côtoyer le drame social, voire le thriller passionnel. Toutefois, si on devait reconnaître un défaut, se serait sans doute le manque de caractérisation des personnages. Nous les savons coupés du monde, mais aucun d'eux ne se voit attribués de différence qui permet de les singulariser. On compte une dizaine de protagonistes, pourtant, aucun d'eux de se détache des autres : la vendeuse vend, le pompiste nettoie les voitures, etc... De cette manière, si on appréhende RAIGYO avec le regard d'un amateur occidental de film érotique, la déception peut être grande. En revanche, si tant est que l'on est curieux de savoir à quoi ressemble un pinku eiga (est-il un cas atypique de cette catégorie de films ? Ou un parfait représentant ?), le métrage de Takashisa risque de titiller notre curiosité et de nous donner envie de voir une autre œuvre de ce metteur en scène.
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Raigyo | DVD Zone 2 | 15 € |