ORIGINE Japon | ![]() |
ANNEE 1968 | |
INTERPRETES
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Critique Retaliation | |||||||
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![]() RETALIATION n'a pas connu de sortie en salle française. Il semble d'ailleurs que le seul Hasebe à avoir connu une distribution francophone soit le film de revanche LES LOUPS SAUVAGES (1974, YAJUWO KESE, SAVAGE WOLF PACK, LES JEUNES SAUVAGES), sorti le 5/1/1977 en France et précédé d'un passage en salles belges dès décembre 1974. Ce qui nous ramène à RETA ![]() Des terres agricoles sont en effet requalifiées en terrains industriels, de bien plus grande valeur, et divers clans de yakuzas s'étriperont pour en prendre le contrôle. On avouera un peu benoitement avoir parfois perdu le fil, en confondant quelques protagonistes, le scénariste compliquant encore la donne en infiltrant les gangs par des espions de clans ennemis. Mais il n'y a ici rien derédhibitoire et une vision attentive ou répétée devrait vous permettre de démêler l'écheveau. Derrière l'intrigue, c'est bien de l'évolution mafieuse dont il est question : les yakuzas « classiques », traditionnels alliés de la paysannerie, s'effaçant au profit de clans plus modernes, en accointance avec le secteur juteux de la construction et de l'industrie. Avec la tentative du héros de sortir du banditisme en montant une société aux activités légales, Hasebe préfigure, tout en restant au niveau d'un film de genre, le PARRAIN 3 de Francis Ford Coppola. Evolution aussi dans les mœurs mafieuse, abandonnant l'honneur classique et la parole donnée par soif de pouvoir et de profit. Cette contradiction entre l'honneur revendiqué des yakuzas et leurs pratiques réelles sera souvent dénoncée. Ainsi RETALIATION aurait influencé le Fukasaku du CIMETIÈRE DE LA MORALE. On se trouve ici dans un Yasuharu Hasebe d'avant le tournant des Roman Porno. Engagé en 1958 à la Nikkatsu, il gravit peu à peu les échelons, devient assistant de Seijun Suzuki et accède enfin au poste de réalisateur en 1966 (BLACK TIGHT KILLERS). Lorsque la Nikkatsu se tourne exclusivement vers le genre érotique à l'aube des années '70, il quittera dans un premier temps le studio, comme tant d'autres, et tournera pour d'autres compagnies - on lui doit ainsi en 1973 un épisode de LA FEMME SCORPION pour la Toei - ainsi que pour la télévision... mais reviendra assez rapidement dans le giron de la Nikkatsu pour laquelle il signera nombre de films aujourd'hui cultes : la série ALLEYCAT ROCK, RAPE!, ASSAULT! JACK THE RIPPER ou encore RAPE! 13TH HOUR. On lui doit le sous-genre du « violent pink », peu intéressé qu'il était par les films érotiques classiques. Fin des années '70, cette vague violente finit par effrayer les pontes de la Nikkatsu qui craignent un retour de la censure. Ils contraignent Hasebe à adoucir ses films. Ce dernier quitte alors la Nikkatsu, et dans les années '80 retourne un peu à la Toei, un peu plus à la télévision. Durant les années '90, il signe pour la Toei une douzaine de V-films et se retire ensuite du cinéma. Il meurt en 2009. RETALIATION date donc d'avant les « Violent pinks », mais une scène de viol les préfigure. Sans évidemment pouvoir céder entièrement à la nudité qui envahira les écrans quelques années plus tard, on y voit déjà une actrice les seins dénudés. RETALIATION est son quatrième film, tourné à peine deux ans après ses débuts de réalisateur. Il réunit des (futurs) familiers du réalisateur. Ainsi de Meiko Kaji, pour un petit rôle, et qui n'a pas encore éclaté avec STRAY CAT ROCK et LA FEMME SCORPION. Ainsi aussi de Joe Shishido, dont plusieurs des films étaient présentés au festival Offscreen 2013. RETALIATION a été présenté en 2013 au Festival Offscreen, dans le cadre des 100 ans du studio Nikkatsu.
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