
Voici un prototype de la comédie « à la Lubitsch » au sujet étonnamment moderne. Un peintre (Gary Cooper) et un auteur dramatique (Fredric March), tous deux américains, rencontrent dans un train la très jolie Gilda (Miriam Hopkins). Les deux hommes en tombent amoureux et la jeune femme

partage leurs sentiments. Cependant pour résoudre le dilemme posé par ce trio peu conventionnel, les deux hommes décident d'un gentlemen's agreement : leur relation avec Gilda sera purement platonique. L'amour oui, le sexe non ! Plus facile à dire qu'à faire devant l'entreprenante demoiselle.
Réalisé en 1933, le long métrage est fort bien servi par son casting de qualité tandis que Lubitsch développe une mise en scène inventive et pétillante au service d'un scénario rondement mené et sans temps mort. Point culminant de l'ère « pré code », cette période de l'histoire du cinéma où ne s'appliquait pas le fameux code Hays, rédigé fin des années '20 mais qui ne prit effet que le 1er juillet 1934 (et restera d'application durant une trentaine d'années), SERENADE A TROIS se signale donc par la liberté donc bénéficie le cinéaste par rapport aux rapports sexuels. Comme le titre français l'annonce (de manière plus explicite que l'original « Design for living »), Lubitsch propose un ménage à trois, composé de deux hommes épris de la même femme, sans y apporter le moindre jugement moral.
Une belle petite curiosité pour les cinéphiles.
Frédéric Pizzoferrato 21/09/2018 |
 |