
Tout comme
KILL BILL, SHAUN OF THE DEAD s'inspire de différents films du cinéma populaire et en particulier de
ZOMBIE. En revanche, et à l'inverse du film de Tarantino,
SHAUN OF THE DEAD le fait sans aucune prétention. A la place, il met en avant une bonne humeur certaine. Elle y est d'ailleurs tellement prépondérante que, même si l'on n'est pas adepte des private jokes,
SHAUN OF THE DEAD sait nous rallier à sa cause. Il est drôle, très bien rythmé et surtout, on y retrouve beaucoup de scènes genre petites séri

es B chères à nos coeurs. Les zombies reviennent à la vie et se mettent à dévorer les vivants. Shaun, modeste ouvrier anglais, va tout mettre en œuvre pour sortir de sa médiocrité et pour sauver ses amis et sa bien-aimée. Rapidement, tout ce beau monde se retrouve dans le pub du coin, le meilleur endroit, selon eux, pour se protéger et se barricader. Même si, à ce moment-là,
SHAUN OF THE DEAD fait un peu lourd à force d'aligner des bavardages redondants (« il faut sortir ! » ; « non il faut se barricader à l'intérieur ! », etc), le reste du film est un petit bijou.
En outre, à l'occasion de deux ou trois scènes, le film ose même s'aventurer dans le domaine du gore, ce qui est suffisamment rare de nos jours pour être signalé. A l'image du deuxième film de la trilogie de Romero,
SHAUN OF THE DEAD se permet également une petite remarque sociale en montrant que le zombie n'est pas forcément un mort-vivant. Une nouvelle fois, et contrairement à Tarantino, le réalisateur évite la simple appropriation du travail de ses prédécesseurs en le faisant d'une manière drôle et jamais prétentieuse. Plus loin encore, il y a une remarque intéressante exprimée par l'un des protagonistes au moment où tous commencent à comprendre que les êtres qui les entourent sont des zombies. Les protagonistes se refusent alors à dire explicitement le mot « zombie » car il est ridicule et qu'il ne peut sérieusement retranscrire l'horreur de la situation. Cette remarque s'avère en fait beaucoup plus subtile qu'elle n'y paraît car elle décrit parfaitement ce que l'on a fait à tous ces films qui, à une époque, étaient de véritables films de terreur. Des gens comme Quentin Tarantino et d'autres réalisateurs mainstream se les ont appropriés, en ont subtilisé leur potentiel horrifique pour en faire les icônes de jeunes bourgeois branchés à la recherche d'une contre-culture et d'un effet de rébellion.
Sans posséder l'éclat et l'excellence d'un
FRANKENSTEIN JUNIOR ou d'un
RETOUR DES MORTS-VIVANTS,
SHAUN OF THE
DEAD reste une excellente parodie. Elle ne ridiculise ni ne méprise jamais le genre dont elle se moque. Elle l'honore avec respect.