ORIGINE Grèce | ![]() |
ANNEE 1990 | |
REALISATION
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INTERPRETES
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Critique Singapore sling | |||||||
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![]() Production grecque à petit budget, SINGAPORE SLING est le titre de gloire de son réalisateur, Nikos Nikolaïdis, dont le reste de la filmographie demeure fort peu connue hors et même dans sa patrie. Peut-être l'un ou l'autre lecteur aura-t-il vu avec nous son métrage suivant, SEE YOU IN HELL, MY DARLING (1999), tout aussi barré, qui tourna dans quelques festivals en 2000, dont le BIFFF. On apprécierait donc de vo ![]() Grec par sa production, le film l'est fort peu dans son ADN. La villa ouverte sur un jardin se révèle autant hollywoodiennes que méditerranéenne, tandis que l'omniprésente pluie nous éloigne définitivement de l'image d'Epinal collée à la Grèce, mais nous rapproche au contraire des codes du film noir. Mais si le cadre est celui du film noir, ce huis clos se montre bien plus graphique dans ses excès que ses modèles. En 1990, Nikolaïdis choque par plusieurs scènes d'humiliations qui voient ainsi notre privé se faire uriner et vomir au visage. Quant aux repas de cette famille dysfonctionnelle, l'ingurgitation le dispute à la régurgitation dans un va-et-vient qui n'est pas sans provoquer un certain malaise. Mère et fille se livrent donc à des joutes ![]() La Laura recherchée est ici clairement celle d'Otto Preminger. Nikolaïdis recrée le genre du « film noir », non seulement par l'usage d'un noir et blanc superbement photographié et par les codes scénaristiques du genre (le privé, la femme perdue, la femme fatale), mais aussi par un judicieux usage de la musique. Pour autant, une autre référence vient à l'esprit, celle du David Lynch de BLUE VELVET ou de TWIN PEAKS (tiens, une autre Laura disparue !), alors contemporain et dont le cousinage ressort ici par l'ambiance bizarre et outrée. Laura, un prénom maudit ? Le fina ![]() Qui dit outrance, dit performance d'acteurs. On évoquera donc ce magnifique duo de folles campé, pour la fille, par Meredyth Herold (qui n'a guère tourné depuis) et, pour la mère, par Michelle Valley. Vingt ans plus tard, cette dernière réendosse un rôle de mère dans cet autre huis clos grec déviant : CANINE (2010) de Yorgos Lanthimos. Si Singapore Sling s'exprime principalement en voix off en anglais (encore un code du film noir, d'ailleurs présent sur le LAURA d'Otto Preminger), la mère passe de l'anglais au français, langue atypique pour un film non francophone. Elle et sa fille n'hésitent en outre jamais à briser le quatrième mur pour s'adresser au spectateur, impliqué dès lors dans leurs débauches. S'installe ainsi un rapport exhibition - voyeurisme, propre au cinéma, mais ici souligné l'air de rien par les personnages. Au fil des années, le film a gagné ses galons d'œuvre culte et un peu borderline. Le public francophone l'avait découvert très tôt : SINGAPORE SLING avait déjà été programmé au BIFFF 1991, lequel festival l'avait repris dix ans plus tard, en compagnie de SEE YOU IN HELL, MY DARLING. SINGAPORE SLING a encore été reprogrammé par Offscreen 2016, dans le cadre d'un riche focus sur les femmes folles dans le cinéma de genre. En France, SINGAPORE SLING a connu une sortie en salle le 8 septembre 1999. Par la suite, l'incontournable ED Distribution l'a édité en DVD. Retrouvez notre couverture de Offscreen 2016.
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Singapore Sling | DVD Zone 2 | 31.45 € |
Singapore Sling | DVD Zone 1 | 26.13 € |
Singapore Sling | DVD Zone 2 | 20 € |