ORIGINE Japon | ![]() |
ANNEE 1978 | |
REALISATION
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INTERPRETES
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Critique Sins of sister Lucia | |||||||
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![]() Ces deux évadés retissent le lien entre nunsploitation et Women in prison. Evadés, ils se retrouvent cachés, et donc coincés dans cet autre antre de confinement. Mais en l'absence de force de coercition des nonnes, les bandits auront rapidement le dessus, surtout que leur désir de violer un maximum de femmes s'accorde assez bien à celui des servantes du seigneur. Rumiko-Lucia est une figure de révoltée : à l'encontre de son père d'abord, ![]() Pour autant, SINS OF SISTER LUCIA n'atteint pas le niveau des films de rebelle dont il découle. L'interprétation reste trop basique, Yuki Nohira n'exhale pas la force d'autres actrices vénéneuses, le scénario et la caractérisation ne se déparent pas des archétypes, la mise en scène se contente d'être fonctionnelle et se limite à amener, sans trop se fatiguer, les nombreuses scènes de sexe, lesquelles manquent d'incarnation. Le final enquille les viols de manière un peu trop répétée avant de résoudre la présence des bandits par un dénouement fort rapide. Le climax, qui voit l'hystérie gagner le couvent, à l'instigation de Rumiko, découle très clairement des DIABLES de Ken Russel. A ce titre, on peut même voir dans le prénom « Lucia » un renvoi à Lucifer. Lucia croque une pomme, référence à Eve, se pare d'un masque de sorcière et débute un sabbat qui crucifie la mère supérieure avec l'aide de nonnettes soudainement extatiques... Parmi les rares tentatives visuelles, on retient le jet, à l'issue d'un catfigh ![]() L'ultime séquence clôt le film sur une note assez noire, Rumiko-Lucia se retrouvant enfermée dans une autre structure, bien pire. On imagine que cette fin devait permettre de lancer une suite sur cette nouvelle piste. Cependant, le film, vu dans son édition dvd proposée par Mondo Macabro, dure 68 minutes alors que dans son ouvrage de référence « Behind the pink curtain », Jasper Sharp, qui intervient en outre dans le dvd, mentionne une durée de 78 minutes. Erreur de frappe ou version plus longue qui aurait peut-être développé le final ? Koyu Ohara est un réalisateur maison de la Nikkatsu. Sa carrière commence avec le repositionnement érotique de la firme et s'arrête peu avant l'abandon par celle-ci des « Roman porno ». Il y aura touché à tous les genres alors en vogue, sans cependant y livrer de chefs d'œuvre, mais en variant les approches et s'aventurant parfois dans la comédie musicale, parfois dans la science fiction. Un honnête artisan. Ici, nous le retrouvons en 1978, plongé dans le genre très codé des nunsploitations. Ces dérivés des Women in prison connaissent un ![]() Quant à Koyu Ohara, dès 1976, il enchaine RUNA'S CONFESSION : THE MEN WHO FLOCKED AROUND ME à la suite du RUNA'S CONFESSION de Masaru Konuma. Puis, après ce SINS OF SISTER LUCIA, il remettra le couvert l'année suivante avec CATHOLIC NUN : WET ROPE CONFESSION (1979). Le cinéma populaire, plus spécialement l'érotique, et plus encore l'asiatique, fonctionne sur le mode des cycles. Un succès engendre des suites et des copies. Les pinkus sont coutumiers des séries en 3, 4, 5, 6 épisodes, voire plus. Ohara avait déjà livré une trilogie de Women in Prison, les TRUE STORY OF A WOMEN CONDEMNED, en décalque de l'hexalogie de LA FEMME SCORPION, le voici maintenant réalisant un doublé nunsploitation. Par après, il livrera encore quatre épisodes des PINK HIP GIRL (1978-1982, le dernier ne faisant pas officiellement partie de la série) Cette vague de nunsploitation ne laisse pas d'étonner, le catholicisme étant toujours resté très minoritaire au Japon. L'emphase de cette religion sur la souffrance et la contrition s'accorde cependant bien aux fantasmes SM qui ont, eux, toujours fait florès au pays du soleil levant. Ceci pourrait alors expliquer à la fois la vague nunsploitation et le fait que dans la majorité des titres qui en relèvent, la religion n'est utilisée que pour son décorum, sans qu'on ne sente jamais vraiment d'exploitation de la souffrance en relation avec la foi. Au Japon, l'habit fait le moine, c'est bien de fétichisme dont il est ici question, même si des titres comme SINS OF SISTER LUCIA ne jouent pas vraiment cette carte fétichiste. SINS OF SISTER LUCIA offre un nunsploitation lambda, qui plaira aux amateurs du genre, mais laissera de marbre l'amateur de cinéma plus exigeant qui, pour ce genre, se tournera lui vers LE COUVENT DE LA BETE SACREE.
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Sins Of Sister Lucia | DVD Zone 1 | 22.75 € |