
Dans SQUADRA VOLANTE, Thomas Milian incarne un flic du nom de Ravelli obnubilé par l'idée de venger sa femme victime de balles perdues échangées lors d'une rixe entre policiers et brigands. Parmi ces derniers se trouvait le Marseillais et il vient tout juste de refaire surface après un casse.
Stelvio Massi réalise ici l'un de ses meilleurs films. Le métrage suit principalement les brigands qui, au départ, se cachent dans un appartement. Leur leader, le Marseillais, n'est autre que Gastone Moschin habitué aux polars italiens (on l'avait

déjà vu il y a deux ans dans MILANO CALIBRO 9) et qui, la même année, interpréta le rôle de Don Fanucci dans LE PARRAIN 2. Il est absolument parfait en interprétant un personnage froid et impitoyable. Par la même occasion, il offre un adversaire de taille à Thomas Milian. Parmi ses acolytes, notons Ray Lovelock, le fameux motard rebelle du MASSACRE DES MORTS-VIVANTS où il se heurtait déjà à l'autorité des adultes et en particulier à celle d'un flic qui avait une dent contre la jeunesse. Lorsque son personnage meurt accidentellement après

une bagarre qui éclate dans leur refuge, les autres se trouvent bien obligés de sortir de leur cachette. C'est à partir de ce moment-là que tout va aller de mal en pis pour eux et leur malchance permettre à Ravelli de leur mettre la main dessus.
La dernière partie du film consiste en la longue traque des brigands qui cherchent à fuir les carabiniers par la route. Passionnante, cette course poursuite se transforme logiquement en la quête d'un flic inflexible qui compte bien se faire justice.
Pour Thomas Milian, SQUADRA VOLANTE est l'occasion de changer de genre en passant du Western Spaghetti au Polar Spaghetti. Deux genres finalement très proches et SQUADRA VOLANTE en est un bon exemple avec son anti-héros assoiffé de vengeance. Quoique, l'abnégation avec laquelle Ravelli traque et exécute les meurtriers de sa femme tend plutôt à faire de son personnage un justicier. Il y a une différence entre vengeur et justicier et Ravelli semble plutôt tendre vers le deuxième terme en exécutant froidement un travail, sans en retirer visiblement un quelconque « plaisir », fut-il morbide. Pour mieux marquer cette différence, le jeu de Thomas Millian est teinté d'une certaine monotonie. Finalement, Ravelli ne fait qu'exécuter une sale besogne, débarrasser le monde des salauds, et il faut bien que quelqu'un se charge de cette corvée. Dans ce sens, SQUADRA VOLANTE semble plus proche des films de justiciers et de Charles Bronson.
Egalement mené sur un rythme soutenu, SQUADRA VOLANTE est sans nul doute un bon polar, doté d'un casting de choix qui apporte une profondeur certaine aux personnages, mais également au film.