
Quand les Chinois se mettent au « sentai », eh bien c'est presque pareil que quand c'est les Japonais... Qui l'eut cru ? Rien ne va plus dans ce film. La méchante reine des glaces et ses terribles monstres en carton-pâte ont décidé de remonter à la surface de la Terre pour y établir une dictature sans foi ni loi. Mais le brave professeur Liu avait pensé à tout : Dans sa base pleine de loupiottes inutiles et d'écrans affichant des blocs colorés à la Tetris, il préparait depuis des années une armure

de combat fantastique, celle de Super Inframan. Le courageux Li Hua (Danny Lee) aux cheveux bien classe et à la maîtrise des arts martiaux poussée est choisi pour devenir le super héros chamarré de cette bonne blague hongkongaise. A part avoir l'air vraiment ridicule, l'armure d'Inframan donne plein de pouvoirs comme des lasers et des espèces de fulguro-pieds. Ça y est ! C'est parti ! La bataille con-tre les monstres de la reine des glaces est lancée.
C'est du sentai chinois des années 70. En cela on devrait avoir résumé la critique que l'ont peut faire de ce long métrage. Mais pour détailler un peu, nous avons tous les éléments les plus ridicules que l'on puisse trouver dans un film : un scénario minimaliste, des costumes ridicules, des scènes de combat rafistolées de tous les côtés avec une énorme réutilisation de séquences, une bande son hilarante, que ce soit la musique en passant par les bruitages (j'aime beaucoup celui du monstre-plante qui se téléporte), des acteurs qui n'en veulent... Bref, tous les éléments d'une daube. Cela étant dit, après, c'est du sentai. Donc tous ces points qui pourraient sembler négatifs sont en réalité la force de ce film. C'est méga-nul, mais personne ne peut se prendre au sérieux avec SUPER INFRAMAN. Donc c'est génial. Même les décors et les maquettes sont marrantes (la scène du début où le dragon en plastique provoque un tremblement de terre en s'écrasant est de toute beauté). S'il y a un reproche à faire à SUPER INFRAMAN, c'est ses quelques longueurs, son manque de punch par moment. Un épisode de sentai d'une heure et demi, fatalement, il a fallu rallonger la sauce avec des scènes casse-bonbon, rendue plus lourde par des acteurs moins expressifs que leurs homologues japonais. Ces petits défauts soulignés, SUPER INFRAMAN est de ces bonnes blagues qui vous feront marrer tout du long. Du divertissement infra-tâche, infra-marrant, infra-nul, infra-kitsch, bref, un infra-film pour les fans de sentai ou ceux qui veulent découvrir le genre.