ORIGINE USA | ![]() |
ANNEE 1941-43 | |
REALISATION
| |
|
|||||||
Critique Superman | |||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|
![]() Lorsque Jerry Siegel et Joe Shuster ont créé leur personnage, seul survivant de l'explosion de sa planète natale, ils n'auraient sûrement pas pu anticiper le rôle que ce bonhomme au caleçon rouge allait jouer dans la culture et la vie du peuple américain, voire du monde entier. On ne compte plus les adaptations et les produits dérivés que ce Superman a générés depuis sa première apparition dans Action Comics #1 en juin 1938. Ce n'est que 3 ans plus tard que les studios des frères Max et Dave Fleischer décident de s'attaquer à une adaptation en dessins animés des aventures de l'homme de fer. Enfin, pour être plus précis, c'est à la réticence des frères à entamer un tel projet que l'on doit la réalisation, et la qualité, de ces dessins animés. Afin de décourager la Paramount, les frères estiment les coûts de production à environ 100 000 $ par épisode, soit quatre fois le montant que les studios Disney dépensaient pour leurs courts-métrages à l'époque. Au grand étonnement des deux frères, la Paramount leur accorde finalement la moitié du budget, toujours le double de ce que coûtaient les œuvres de la concurrence. Afin de gar ![]() Après la production du 8e épisode, LE RÉVEIL DU MONOKOA (VOLCANO), la Paramount s'empara des Fleischer Studios et, après s'être débarrassée des deux frères fondateurs, les renomma Famous Studios. Avec TERREUR AU CIRQUE (TERROR ON THE MIDWAY) en 1942, le premier épisode produit par les studios Famous, les frères Max et Dave produiront et réaliseront leur 9e et dernier court-métrage de Superman. D'ailleurs, Superman sera la dernière série à être produite par les Studios Fleischer. C'est ce changement que l'on ressent également lorsqu'on regarde les épisodes, et la série est clairement divisée en deux époques. ![]() C'est en 1942, avec SABOTAGE NIPPON (JAPOTEURS), que la série entre dans une deuxiè ![]() Visuellement, les épisodes des frères Fleischer sont les plus intéressants. Grâce au rotoscoping, l'animation des personnages est exemplaire. Inspiré par le cinéma expressionniste allemand, Dave Fleischer crée des images pleines d'ombres menaçantes, joue avec la lumière, ne montre que le plus élémentaire, et ce n'est sans doute pas un hasard si sa Metropolis rappelle celle de Fritz Lang. Sa mise en scène inventive est plus proche du film (aussi bien noir qu'expressionniste) que du dessin animé, et inspirera par la suite Frank Miller, ainsi que la série acclamée BATMAN : THE ANIMATED SERIES. Cette inspiration visuelle manque dans les épisodes où Dave Fleischer n'est pas à la réalisation. Si l'on remarque la volonté des autres réalisateurs de l'égaler (et le niveau des derniers épisodes reste toujours haut), il est difficile de voir dans leurs efforts autre chose qu'une imitation. Malgré cette baisse de la qualité vers la fin de la série, il reste néanmoins que l'intégralité de SUPERMAN est un monument du dessin animé des années 40, une œuvre visionnaire qui a ses disciples aujourd'hui encore. N'oublions pas que c'est ce dessin animé qui permettra à Superman de voler. Au début, Superman ne faisait que sauter très haut (élément repris du comic strip), mais les frères Fleischer décidèrent que leur héros devait pouvoir voler. Cette faille au niveau de la cohérence narrative, gênante au début, fera du SUPERMAN des frères Fleischer une étape importante, voire élémentaire dans la vie du super-héros le plus populaire du monde. Somme toute, c'est une œuvre que tout aficionado du dessin animé classique se doit de voir. Allez, tous à la fois : « Ça, c'est un boulot pour Superman ! »
|