
Venu de Norvège SVIDD NEGER fait partie de ces films "à part", que l'on peut facilement situer entre TUVALU et LA CITE DES ENFANTS PERDUS. L'action se déroule quelque part dans la campagne norvégienne. Là, vivent deux familles. La première est constituée d'un père acariâtre et de sa fille d'une vingtaine d'années. Le père se morfond parce qu'il n'a pas eu de fils. Il n'a d'ailleurs pas hésité à tuer sa femme pour la punir de ne pas lui en avoir donné. Un peu plus loin vit une deuxième famillecomposée d'une mère non moins acariâtre, de son fils légitime et d'un enfant noir adopté. Le père de la première famille aimerait beaucoup marier sa fille au garçon de la deuxième famille. Malheureusement, le garçon n'est pas vraiment du goût de la jeune fille. Elle lui préfère un autre jeune homme vivant dans une hutte. Celui-ci rêve d'aller aux Etats-Unis, un pays merveilleux paraît-il.
Profondément surréaliste, doté d'une histoire où notre logique n'a plus pied, SVIDD NEGER fait partie de ces films étranges qui ne répond à aucune comparaison. On peut néanmoins le rapprocher de films comme LA CITE DES ENFANTS PERDUS, DELICATESSEN ou encore le sympathique TUVALU. Ceux qui n'apprécient pas ce genre de cinéma seront très certainement irrités. Les autres y trouveront sans aucun doute leur bonheur. Même s'il ne s'agit pas d'un chef-d'œuvre, SVIDD NEGER est suffisamment étrange pour capter l'attention du spectateur. Les personnages réussissent à être attachants (enfin, surtoutl'actrice principale qui est particulièrement jolie) et le film comporte deux ou trois scènes sympathiques et rigolotes. Contrairement à des films comme LA CITE DES ENFANTS PERDUS, SVIDD NEGER n'est également jamais prétentieux et ne s'avance jamais comme être un porte-étendard de l'originalité. Tant de modestie est une qualité. Mais c'est avant tout sur sa photographie que le film gagne à être vu. Celle-ci est souvent superbe et met parfaitement en images des décors naturels non moins sublimes.
Il est difficile de décrire SVIDD NEGER. Cependant, le rapprocher de TUVALU semble être le plus juste. Il possède comme ce dernier un ton humoristique plaisant tout en racontant une histoire charmante, naïve et enfantine dans un cadre qui ne répond pas à nos critères habituels. Naturellement, il est évident qu'il faut aimer ce genre de mise en scène. En effet, bien plus que l'histoire elle-même qui se rapproche beaucoup du conte, c'est la mise en scène qu'il faut être capable d'accepter.