ORIGINE Suède -USA | ![]() |
ANNEE 2016 | |
REALISATION
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INTERPRETES
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Critique Swiss army man | |||||||
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![]() Attention, film absolument et complètement chtarbé du bulbe. On vous a donné un synopsis mais ce film n'est pas vraiment résumable. Ou du moins, pas réductible à son intrigue. SWISS ARMY MAN et la raison pour laquelle on devrait faire et voir des films : il nous émerveille d'un spectacle absolument inédit, jamais vu, et qu'on ne reverra d'ailleurs jamais dans un autre métrage. C'est une œuvre unique, une fugue, une de ces trop rares tentatives de sortie des chemins trop bien balisés du 7e art. ![]() Cherchons à cerner SWISS ARMY MAN par le biais d'œuvres cousines. Le cadavre pétomane dont les vents sont utilisés à titre d'outil nous évoque la tentative littéraire du Serge Gainsbourg d'Evguénie Sokolov (1980), écrite dans la foulée de plusieurs tentatives chansonnières sur le sujet : « Des vents, des pets des poums », « Eau et gaz à tous les étages »... Au cinéma, c'est généralement en festival qu'on trouvera de ces films qui marient le trivial à une tentative de le transcender. Rien que pour le BIFFF, dans le volet qui ![]() En tout état de cause, la réussite de SWISS ARMY MAN réside dans ce très rare exercice d'équilibriste entre la trivialité absolue de son dispositif comique et le fond au service duquel est mis celui-ci. Car partant de ce corps aux flatulences excrétoires, les réalisateurs dressent finalement une fresque intimiste de la condition humaine. Ou plutôt un tableau des regrets, des échecs, de l'autodénigrement, du manque de confiance et enfin des fuites que tant d'entre nous connaissons dans nos relations humaines et surtout sentimentales. Le total relâchement des fonctions corporelles d'un cadavre, que sa condition délivre de tout conditionnement culturel, social ou de celui de ses propres gènes, fait écho à la pudeur et aux renoncements d'un Hank apeuré tant par les convenances que par le risque d'échec. Mieux vaut renoncer que de se prendre un râteau face à l'élue de son cœur ! Manny, délivré de toute angoisse et aussi curieux qu'un nouveau-né offre le contrepoint parfait au dialogue philosophique qui traverse tout le film. Retiré du monde Hank va, au contact de Manny entamer un voyage qui, comme tous les voyages, est moins physique qu'introspectif. Manny est campé par un Daniel Radcliffe qui passe donc d'Harry Potter à Harry Péteur (oui, elle était facile) mais qu'on aura entre temps vu dans HORNS (Alexandre Aja), KILL YOUR DARLINGS ou encore dans VICTOR FRANKENSTEIN. Rien à dire, l'homme ose s'aventurer loin du confort douillet des rôles de stars dans lequel il pourrait pourtant rester tranquillement confiné. C'est tout à son honneur. Hank est incarné par Paul Dano qu'on aura vu, pour ce qui concerne le ciblage de Sueurs Froides, dans LOOPER, COWBOYS & ALIENS, PRISONERS, THERE WILL BE BLOOD et, en 2017, dans le nouveau Bong Joon Ho, OKJA. Quant à l'objet de leur affection, c'est rien moins que Mary Elizabeth Winstead (FINAL DESTINATION 3, BLACK CHRISTMAS - le remake de 2006 -, ABRAHAM LINCOLN: VAMPIRE HUNTER, 10 CLOVERFIELD LANE, les deux derniers DIE HARD...). Après avoir écumé les festivals du monde entier et avoir déjà été primé à Sundance, Sitges, Neuchâtel ou Los Angeles, SWISS ARMY MAN a encore décroché le prix du 7e parallèle (sélection des films hors normes) du 35e BIFFF en avril 2017 à la suite d'une projection publique largement ovationnée.
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