ORIGINE Grande-Bretagne | ![]() |
ANNEE 2008 | |
REALISATION
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INTERPRETES
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Critique The Children | |||||||
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![]() L'intrigue se déroule durant les vacances de Noël. Deux familles partent à la campagne pour une fête de fin d'année conviviale alors que la neige envahit le paysage. Mais, rapidement, il apparaît que quelque chose ne tourne pas rond : les enfants présents se comportent de manière de plus en plus menaçante et les accidents étranges se multiplient. Contaminéq par un mal mystérieux, en apparence semblable à un simple rhume, les maudits mioches ![]() Précédé d'une solide réputation, THE CHILDREN se montre fort agréable et propose une variation moderne sur des thématiques anciennes (on pense évidemment aux REVOLTES DE L'AN 2000, au VILLAGE DES DAMNES et à la saga CHILDREN OF THE CORN) tout en développant une atmosphère de tension proche de George Romero (certaines scènes évoquent LA NUIT DES MORTS VIVANTS et ses dérivées) ou de John Carpenter (ASSAUT bien sûr mais aussi PRINCE DES TENEBRES ou FOG pour les images iconiques de ces enfants cernant les héros). Les scénaristes n'expliqueront pas vraiment cette « croisade des enfants » à l'égard des adultes, laissant les raisons de cette folie meurtrière floues et donc terrifiantes. Alors qu'on imagine très bien les Américains soucieux de rationnaliser l'intrigue en usant d'artifices (on se souvient que même LA NUIT DES MORTS VIVANTS offrait une explication à l'incroyable lors du dénouement), les Britanniques misent sur l'efficacité brute d'un pitch aussi simple qu'angoissant. Comment se défendre de ses propres enfants, se demande les scénaristes et réalisateurs, poussant encore davantage la réflexion sous-tendant LES REVOLTES DE L'AN 2000 dont le titre original pouvait se traduire par « Qui pourrait tuer un enfant ? ». Une question au cœur de la problématique de THE CHILDREN lorsque les parents n'ont d'autres choix, pour survivre, que d'éliminer leur progéniture enragée. Au niveau du traitement, le métrage se découpe clairement en deux parties au ton assez différent, passant d'une suggestion efficace à une suite de meurtres sanglants. Les trois premiers quarts d'heure développent ainsi une atmosphère tendue, basée sur l'attente et la certitude que la fragile tranquillité de ces familles sans histoire volera au final en éclat. Shankland joue ainsi habilement du suspense et donne toujours au spectateur une longueur d'avance sur ses personnages, lesquels refusent de voir la réalité en face malgré l'accumulation d'indices de plus en plus clairs. En composant habilement ses plans et ses angles de caméra, le réalisateur contraint pourtant le public a accepter, peu à peu, l'impensable. Dans saseconde moitié, THE CHILDREN évolue vers une sorte de survival sanglant, les enfants perdant toute mesure pour attaquer les adultes, lesquels n'ont d'autres choix que de se défendre. Alors qu'il est quasiment impossible de proposer des séquences jugées « violentes » dans lesquelles interviennent les enfants aux Etats-Unis, les Britanniques ne souffrent pas de ces scrupules et Shankland pourfend les tabous avec une bonne volonté qui ravirait le Joe Dante de PIRANHAS. Ainsi, les sales gosses (âgés d'à peine 6 ou 7 ans) s'en prennent d'abord à leurs parents de très sanglantes façons avant de recevoir la monnaie de leur pièce dans un final revanchard. La dernière demi-heure n'hésite donc pas à mettre à mort les enfants en usant de moyens inventifs et devrait ravir les aficionados de l'horreur, lesquels ont rarement le plaisir de voir de jeunes gamins massacrés de sanglante manière. Quoique très plaisant, THE CHILDREN possède cependant quelques fautes mineures : les adultes ne sont pas très sympathiques et la tension sexuelle donnée par brulante Casey (jouée par la bombe anatomique Hannah Tointon plus sexy que jamais dans sa tenue gothique) à la réunion familiale reste anecdotique et sous-employée. La conclusion ouverte laisse également une impression d'inachevé mais les fins ouvertes étant une tradition de ce type de récits horrifiques on n'en voudra pas trop à Tom Shankland de se laisser la possibilité d'une séquelle. Sans être une totale réussite, THE CHILDREN reste une très bonne surprise, dont la courte durée (environ 75 minutes hors générique) semble parfaitement adaptée au propos. Pas renversant mais diablement distrayant, ce petit film offre un bel exemple de divertissement horrifique de qualité. Avant les (inévitables) remakes des REVOLTES DE L'AN 2000 et de CHILDREN OF THE CORN annoncés pour 2010, THE CHILDREN rappelle à quel point les enfants sont terrifiants et poursuit une tendance actuelle du cinéma d'épouvante (après EDEN LAKE, LES PROIES ou RED) visant à démontrer que les gamins ne sont plus les innocentes créatures d'antan mais bien de dangereux criminels en puissance. THE CHILDREN sera t'il le futur film culte du mouvement « No Kids » ? Peut-être bien !
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