ORIGINE Etats-unis | ![]() |
ANNEE 1944 | |
REALISATION
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INTERPRETES
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Critique The Lodger | |||||||
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![]() John Brahm n'est pas le premier à s'attaquer à l'adaptation du célèbre roman THE LODGER écrit en 1913 par l'anglaise Marie Belloc Lowndes. Quelques années auparavant, Alfred Hitchcock avait lui aussi adapté l'œuvre sous un titre éponyme. John Brahm s ![]() Ainsi le logement proposé par les Langley est une pièce dépouillée. La cuisine où a lieu une scène importante est relativement sombre. Les rues de Londres sont peu éclairées, laissant l'ombre et les contrastes faire naître les pires images dans l'esprit du spectateur. On ne voit d'ailleurs jamais le tueur opérer. On suit la victime jusqu'à ce qu'elle croise sa route, mais les meurtres ont lieu en hors champ. Réalisé en studio, le film retient ses effets et, le spectateur, son souffle. John Brahm réussit parfaitement à retranscrire les bas-fonds de Londres et l'atmosphère des milieux populaires. L'inquiétude des femmes n'osant plus sortir le soir, a quelque chose de très actuel et, pour autant, la première victime est jus ![]() La haine qu'il porte à la maîtresse de ce dernier, dont elle a provoqué le suicide, ne suffit cependant pas à expliquer son comportement avec Kitty. La relation entre Kitty et Mr Slade est à la fois romanesque et gothique. Mr Slade est dépeint non seulement comme un personnage sombre, attiré par les ténèbres, déclamant son amour à la nuit et aux eaux noires, mais aussi torturé par son passé, maudit à la façon d'un docteur Frankenstein. Le romanesque l'emporte sur l'enquête de raison, puisqu ![]() Ce cliché est néanmoins transcendé par l'interprétation des acteurs, notamment Laird Cregar à la fois fascinant et inquiétant, transformant ses traits à l'envie. Mais on le doit également à une mise en scène dépouillée qui s'intéresse plus aux symboles qu'aux grands discourts. Ainsi que quelques plans signifiants, tout est dit sur la nature complexe du tueur, comme sur son attachement à Kitty. Le trio d'acteurs tous aussi talentueux fonctionne très bien et s'adjoint à la mise en scène subtile et efficace dans son évocation du mystère, de l'horreur comme du romanesque. Le film finit toutefois par retrouver l'esprit du roman avec, une psychologie plus affinée, et l'emploi de méthodes d'enquêtes scientifiques comme l'utilisation des empreintes digitales, offrant un final intéressant. THE LODGER oscille donc entre le film noir et le roman gothique, distillant une atmosphère fantastique par moment, et, à d'autres, ouvrant la voie aux thrillers psychologiques qu'on verra naître dans les années 80 et 90.
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