The Victim

THE VICTIM est le second métrage de Monthon Arayangkoon qui a commencé sa carrière de réalisateur avec GARUDA, film qui a été distribué hors de son pays natal et qui se rapprochait de GODZILLA, sauf qu'il était pétri d'effets numériques.

Le film de Monthon Arayangkoon n'est pas le seul à porter ce titre et on en trouve dans à peu près tous les genres. Le point commun entre tous ces métrages reste malheureusement trop souvent que la victime s'est souvent révélée être le spectateur...

Dans ce nouveau film d'Horreur typiquement asiatique, une jeune comédienne qui a du mal à percer trouve un job plutôt original... El le s'illustre dans les reconstitutions de crimes organisées par la police. Chaque fois, elle joue le rôle de la victime et aide le criminel à se remémorer l'ordre des événements. Outre ses talents d'actrices, ce qui la différencie des autres personnes ayant tenu le même métier est le respect qu'elle témoigne à chaque fois aux esprits des victimes. Comme en Thaïlande ces reconstitutions sont visiblement filmées par les journalistes, Ting hérite rapidement d'un étonnant statut de star auprès du public. Les choses vont néanmoins se bousculer le jour où pour une nouvelle reconstitution, elle incarne une jeune femme don t l'esprit tente de la contacter depuis le royaume des morts. En effet, la personne suspectée de son meurtre n'est pas le bon coupable !

Interprétation moyenne, photographie de téléfilm, gore, violence et érotisme inexistant, tels sont les caractéristiques de THE VICTIM. Le scénario, quant à lui, fait comme si aucun film d'horreur n'était sorti des studios asiatiques depuis 20 ans. Monthon Arayangkoon nous livre un énième produit où un être vivant aide un esprit à démasquer son assassin. On ne peut même pas parler de variation tant le film n'apporte rien de nouveau au genre.

Evidemment, le film ne nous épargne pa s non plus les fantômes surgissant de nulle part mais surtout des endroits les plus improbables. Ces apparitions sont tellement symptomatiques qu'au bout d'un moment, juste pour s'amuser, on en vient à essayer de sursauter avant même que le fantôme n'apparaisse.

Certes, le maquillage des fantômes est saisissant et le rythme du film est bien mené, néanmoins, l'absence totale de volonté d'apporter ne serait-ce qu'un semblant de sang neuf à cette histoire mille fois vue et revue reste stupéfiante.

Le personnage principal, incarné par Pitchanart Sakakorn, est quant à elle trop naïve pour être crédible et ne s'attire finalement même pas la sympathie du spectateur.

Trop gentil, trop opportuniste, trop facile, THE VICTIM s'apparente à ces téléfilms qui passent l'après-midi sur des chaînes cherchant à capter l'attention des jeunes ménagères qui s'ennuient. Ces petites productions ciblées s'inspirent des gros succès du cinéma en les déclinants à l'infini tout en gommant tout excès. Cette superficialité ne signifie pas pour autant qu'ils sont tous mauvais. Certains sont même plutôt étonnants dans leur genre. THE VICTIM, malheureusement, se contente trop peu du minimum et ne peut même pas se vanter de faire partie de cette catégorie.

André Quintaine 22/12/2009