ORIGINE Suède | ![]() |
ANNEE 1974 | |
REALISATION
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INTERPRETES
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Critique Thriller a cruel picture | |||||||
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![]() THRILLER A CRUEL PICTURE est un film suédois réalisé en 1974 par un ancien assistant d'Ingmar Bergman, le méconnu Bo Arne Vibenius, auteur l'année suivante d'un curieux BREAKING POINT. Si le synopsis peut au premier abord laisser penser à un énième rape and revenge, nous avons en réalité affaire à une œuvre singulière portée par une mise en scène remarquable de sensibilité. Il est même nécessaire de noter qu'il est certainement le film le plus réussi de ce sous-genre du cinéma d'exploitation, et qu'il est la source d'inspiration d'autres films comme L'ANGE DE LA VENGEANCE d'Abel Ferrara par exemple. Les situations min ![]() Bo Arne Vibenius raconte donc l'histoire d'une descente aux enfers dont Madeleine ne sortira pas indemne. Il s'acharne à rester près de son personnage principal pour mieux émouvoir le spectateur. Ce choix s'avère judicieux car le film, constitué de trois parties interdépendantes (passivité, entraînement, vengeance), amène à comprendre et à légitimer la vague de violence finale. La musique, assez organique, se compose de sons étranges et distordus qui aident à créer le sentiment de malaise qui parsème toute l'histoire. La sublime Christina Lindberg campe une jeune Madeleine toute en nuance, qui d'une scène à l'autre, dessine à merveil ![]() Si ces scènes symboliques permettent de relancer le récit, leur dépouillement les insère très bien dans le reste du film qui s'en tient à une approche beaucoup plus documentaire. En effet, toutes les scènes montrant Madeleine au travail, en train de se prostituer, de se droguer, ou encore de s'entraîner, sont filmées sans aucun jugement, et ce, que ce soit dans le propos ou dans la mise en scène. Plusieurs montages du fi ![]() Peu d'artifices donc, pas de dramatisation, juste ces scènes qui reviennent régulièrement dans le film comme pour figurer le passage du temps et la monotonie d'une vie où Madeleine n'est qu'un objet de plaisir. Les images fortes de vérité sont donc répétées, créant une sorte de roulement incessant qui ne serait qu'un cercle vicieux s'il ne préparait pas une vengeance. Bo Arne Vibenius, conscient du pouvoir que peut acquérir l'image, est économe en paroles. Tout le sens du film s'élabore au gré des scènes et du montage. Les trois parties ne sont pas simplement juxtaposées les unes à côté des autres mais s'imposent d'elles-mêmes progressivement, épousant les pensées, la volonté et l'acharnement de Madeleine. La vengeance, sorte d'aboutissement, écarte totalement la veine réaliste et documentaire dont le récit faisait preuve jusqu'alors pour s'imposer comme un immense morceau de bravoure en plusieurs étapes où l'héroïne, dans un élan libérateur, va exécuter tous ses clients et son tortionnaire. Empruntant au nouveau western sa violence et sa stylisation, le cinéaste filme une véritable renaissance de Madeleine qui ne peut réellement s'accomplir sans la disparition de tout ceux qui lui ont causé du mal. Les ralentis extrêmement stylisés figent l'action, captent les mouvements et la violence jusqu'à les érotiser. Madeleine se décharge de toutes les souffrances endurées par une sorte d'orgasme violent et libérateur qui ne peut se résorber sans la vision de la souffrance et de l'agonie des autres. THRILLER A CRUEL PICTURE est donc un film d'exploitation qui s'érige aisément au rang des plus grandes œuvres. Magnifique et touchant de bout en bout, le film garde aujourd'hui encore tout son impact et sa justesse.
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