
L'équipe de Prachya Pinkaew nous avait déjà mis une grosse claque en matière de film d'action lorsqu'en 2003 sortait ONG BAK, un concentré d'énergie brute portée par la star montante Tony Jaa. Puis, l'année suivante avait vu naître une série Z assez anecdotique dans laquelle des gymnastes thaïlandais sauvaient des villageois en faisant la promotion de la marque à trois bandes : BORN TO FIGHT, remake du film éponyme de Panna Rittikrai sorti en 1978. Comme sur ONG BAK, ce dernier se joint à Panom 'Tony Jaa' Yeerom pour accoucher de chorégraphies martiales tout bonnement époustouflantes !!! Un spectacle hallucinant dont on n'a pas fini d'entendre parler...
Bien entendu, l'histoire, car il y en a une, s'avère très légère et sert juste de prétexte à Tony Jaa pour montrer ses in

croyables prouesses physiques. Celui qu'on a surnommé le nouveau Bruce Lee incarne donc un certain Kham, enfant ayant grandi depuis tout petit avec ses amis les éléphants... Mais voilà que de machiavéliques braconniers s'en prennent à ses potes de toujours, allant même jusqu'à tuer l'un d'entre eux et à kidnapper les autres ! La rage au ventre, Kham s'en va faire justice lui-même. Direction l'Australie où il va faire connaissance avec les méthodes radicales de certains policiers et dire des mots doux aux gangsters qui voulaient faire du mal à son éléphant sans défense...
N'ayons pas peur des mots : L'HONNEUR DU DRAGON est le film d'action qu'on attendait ! Il met certes un peu de temps à démarrer et accuse des passages comiques très grand public dont on aurait pu faire abs

traction. En témoigne cette séquence "gnan gnan" où le jeune éléphant de Kham asperge des enfants qui lui répondent avec leurs pistolets à eau... C'est bien joli tout ça mais ne faudrait-il pas plutôt que Tony Jaa et son équipe s'assument pleinement et se concen-trent uniquement sur les combats ? On ne regarde pas L'HONNEUR DU DRAGON pour la "transcendante" performance d'acteur du héros de ONG BAK, sa musique très boîte de nuit, ses effets spéciaux cheap (particulièrement durant le rêve de Kham), ou son semblant de pitch, non ?
En dehors de cela, il faut admettre que la nouvelle réalisation de Prachya Pinkaew est hautement jouissive et additive. La première entrée en matière de Tony Jaa s'avère absolument fracassante. L'angle de vue, parfaitement choisi, permet d'apprécie

r comme il se doit cet 'envol' d'un gangster dans un coin de la pièce. S'ensuit un superbe plan large où l'on ressent bien l'impact du coup de genou porté par le héros. Les scènes de combats sont nombreuses et relativement variées. On retiendra entre autres celle de l'entrepôt où un groupe de jeunes en skates, rollers, motos et quads vont se voir corriger par Tony Jaa dans un esprit qui n'est pas sans évoquer les pirouettes fantaisistes de Jackie Chan. Il faudra aussi mentionner le duel avec le combattant pratiquant la capoeira (art martial brésilien déguisé en danse empruntant sa rythmique et ses techniques de feintes aux Angolais) mais s'il ne fallait retenir qu'une scène, alors nous choisirions ce plan-séquence monumental durant lequel Tony Jaa monte jusqu'au dernier étage du fameux restaurant Tom Yum Goong. La caméra le suit dans ses moindres faits et gestes afin de placer le spectateur au cœur de l'action : c'est du bonheur à l'état pur pour tout amateur d'arts martiaux. Quant à l'affrontement final, vous ne serez pas prêts de l'oublier non plus. Des dizaines d'hommes de main, quatre énormes catcheurs et un travelo combattant avec un fouet apprennent à leurs dépends qu'il ne faut pas toucher à l'éléphant adoré de Tony 'l'ami des bêtes' Jaa...
Panna Rittikrai et Tony Jaa ont donc démontré en l'espace de deux longs métrages que tout restait encore à faire en matière de chorégraphies martiales. Encore plus poussées que celles d'ONG BAK, les scènes de combats de L'HONNEUR DU DRAGON sont tout simplement à découvrir sans plus attendre.