ORIGINE Américain | ![]() |
ANNEE 2018 | |
REALISATION
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INTERPRETES
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Critique Under the silver lake | |||||||
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![]() ![]() En entrant par effraction dans celui-ci, Sam découvre une boîte à chaussure contenant un prix de danse ainsi que les trois poupées Barbie correspondant aux rôles du film qu'ils avaient regardé la veille. Poupées qui trônaient hier encore à côté de la télé. L'arrivée d'une femme blonde aux allures de rebelle le force à quitter l'appartement, et y laisser la boîte. Celle-ci est embarquée par la blonde qui va le mener à une enquête frôlant l'absurde. En suivant cette inconnue, Sam va se retrouver dans des soirées de hipsters comme des endroits plus underground, et découvrir le monde caché d'Hollywood. Traquant le moindre signe, le moindre symbole, Sam va lui-même se perdre dans les théories complotistes trouvées dans un fanzine titré Sous le lac d'argent, UNDER THE SILVER LAKE en VO, le titre du film. Dernier long métrage de David Robert Mitchell, qui s'est fait connaître il y a quatre ans avec IT FOLLOWS qui revisitait le slasher avec une approche moderne et originale tout en rendant hommage ![]() UNDER THE SILVER LAKE est plus qu'un film malin bourré de références et de clins d'œil, c'est plus qu'un film hommage explorant l'histoire du cinéma hollywoodien, même s'il est aussi cela ; c'est davantage une réflexion d'un artiste sur ses inspirations, s ![]() Cela aussi est très moderne. Cette recherche, quête infinie, de la femme parfaite comme des signes, des sens cachés, de la cabale à la secte nichée sous la colline d'Hollywood, autant de fantasmes qu'on retrouve parsemant internet. C'est une manière de réenchanter un monde qui aujourd'hui se veut limpide, mais aussi parfois tristement normé. En se perdant dans une quête de l'absolu, de l'amour parfait, du sens caché, du mystique, le héros finalement cherche à retrouver la magie des anciens récits, des mythes fondateurs de l'humanité. Comme une sorte d'Ulysse des temps modernes. C'est aussi cela que raconte le film. Réenchanter le monde, le cinéma, c'est exactement ce que fait David Robert Mitchell avec UNDER THE SILVER LAKE qui à sa filmographie est comparable à ce que LA MONTAGNE SACRÉE est à celle de Jodorowsky, c'est-à-dire un film-fleuve, un film d'une ambition folle, qui montre au spectateur toutes les obsessions de son auteur, mais le fait avec brio. Le cinéaste parvient en faisant cela à toucher aux propres obsessions du spectateur, ici à sa cinéphilie, à son rapport au cinéma, au fantasme, à son questionnement sur le monde et ce qui le façonne. Bien sûr, UNDER THE SILVER LAKE est bien moins barré que LA MONTAGNE SACRÉE, mais sans nul doute l'équivalent de ce film l'est pour la carrière du cinéaste. C'est un gros morceau difficile à approcher et qui pourtant contient toutes les obsessions de son auteur.
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