ORIGINE USA | ![]() |
ANNEE 2013 | |
REALISATION
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INTERPRETES
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Critique Upstream Color | |||||
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![]() UPSTREAM COLOR n'a jamais été projeté dans les salles françaises pour des questions de droits. Le film était cependant très attendu par une frange non négligeable de cinéphiles impatients. Après l'excellent PRIMER qui avait fait, à juste titre, sensation au festival de Sundance, le réalisateur, acteur, producteur, scénariste et musicien (oui, le Monsieur a plusieurs cordes à son arc !) Shane Carruth propose en 2013 un nouveau film dans lequel il met, encore une fois, ses nombreux talents à contribution, UPSTREAM COLOR. Programmé au festival de Sundance (encore) où il a rencontré un succès bien mérité, le film est arrivé jusqu'à nous grâce à ![]() Le film raconte l'histoire de Kriss, droguée à son insu lors d'une soirée, à l'aide d'un verre aux étranges propriétés hypnotiques. Elle sera enfermée chez elle par son ravisseur qui lui dérobera ses économies et la laissera seule, perdue et sans souvenirs. C'est après sa rencontre avec Jeff, lui aussi victime du même procédé, qu'ils chercheront ensemble à comprendre ce qui leur est arrivé, rassemblant souvenirs et sensations. UPSTREAM COLOR est un drame saisissant, une histoire d'amour touchante, racontée comme rarement le cinéma le fait. Le film de Shane Carruth est avant tout une œuvre sensitive où le réalisateur propose une expérience sensible du monde. Le scénario expose une intrigue labyrinthique comme PRIMER le proposait déjà, morcelant le temps et l'espace dans une narration jalonnée de métaphores et de sous-entend ![]() En dix ans, le cinéma de Shane Carruth ne s'est pas assagi, il tronque certains points de vue, multiplie les chausse-trappes stimulant ainsi le travail de déduction du public. L'intrigue y est ainsi parfois complexe, les degrés de lecture s'y chevauchant souvent, mais la mise en scène d'une rare tendresse capte, voire étreint, un auditoire perdu de temps à autre. Vos questions n'auront donc pas toujours de réponses, mais on se plaît à les imaginer et à les discuter avec ses compatriotes de salle. La réalisation joue sur des profondeurs de champ très courtes afin de découper les personnages de cet univers q ![]() Fasciné par les relations avec l'infiniment petit, Shane Carruth filme compulsivement les organismes, les tissus humains, faisant ainsi explicitement des liens entre les corps vus de manière globale et ses différentes composantes invisibles. Il peint ainsi un monde « global » avec sa cohérence propre à l'image d'une fresque qui peut parfois faire penser au cinéma de Terrence Malick. Les évènements s'y répondent, s'y lient et les émotions se transmettent comme le battement d'aile d'un papillon. Il faut également noter l'incroyable prestation d'Amy Seimetz. Cette très belle actrice que nous avions vue dans THE SACRAMENT de Ti West ou encore dans YOU'RE NEXT d'Adam Wingard nous fait comprendre par de simples regards son état d'esprit, sa perplexité, ses peurs et son « enthousiasme ». UPSTREAM COLOR est un film très dense, au scénario labyrinthique, multipliant les points de vue, plaçant métaphore et narration littérale au même plan. Une œuvre qu'il serait bon de voir plusieurs fois afin d'en comprendre toutes les implications et subtilités. Un second film brillant donc pour Shane Carruth, un essai transformé pour un réalisateur passionnant. Update: Upstream Color est finalement sorti en salle en août 2017, grâce à ED Distribution. En Belgique, la sortie a lieu en septembre 2017 (Bruxelles, cinéma NOVA).
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