ORIGINE Etats-Unis | ![]() |
ANNEE 1980 | |
REALISATION
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INTERPRETES
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Critique Vendredi 13 | |||||
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![]() Dix ans après BLACK CHRISTMAS et deux ans après l'HALLOWEEN de Carpenter, Sean S.Cunningham ouvre la décennie des eighties en érigeant le nouveau portrait du serial killer post-mansonien : un regard sans corps fixé sur la jeune génération ayant traversé les seventies comme une gigantesque récréation et un long postlude aux années flower power. Cette jeunesse sans engagement et qui n'a pas encore été touchée par le cynisme des années Reagan (RISKY BUSINESS sortira en 1983) vit alors une parenthèse enchantée, le moment d'une insouciance destinée sous peu à s'éteindre. Joints et étreintes charnelles suffisent ici à colmat ![]() Anticipant les bouleversements qui allaient assombrir la décennie, Sean S.Cunningham, jusque là honnête réalisateur de films pornographiques déguisés en documents pédagogiques, se montre prophétique à bien des égards. VENDREDI 13 apparaît ainsi à la fois comme le testament et le point d'orgue de l'horreur seventies, notamment dans le traitement élégiaque du cadre naturel que constitue Crystal Lake, mais également comme matrice du slasher eighties et nineties, gigantesque machine à broyer et opérer le recyclage de corps ayant quitté le territoire de l'érotique pour gagner celui de la valeur marchande. Il est dès lors intéressant de voir comment Sean S.Cunningham se situe à la charnière, entre lyrisme nostalgique et cynisme naissant. La photographie de Barry Abrams exacerbe les couleurs chaudes et passées d'un été indien dans le New Jersey. Mais sous le rêv ![]() S'il est possible de relire VENDREDI 13 sous la form ![]() Ce qui frappe dans l'oeuvre de Cunningham est alors la relative simplicité et efficacité des exécutions, à mi-chemin entre la sophistication des meurtres dans le giallo et le ludisme jouissif à l'oeuvre dans les slashers postérieurs. On a un peu rapidement mis l'accent sur le réactionnisme moral qui paraît justifier les crimes (selon la formule bien connue « sexe et châtiment ») sans s'apercevoir que les jeunes présentés par le film sont relativement « sages » et que la jeune femme qui ouvre le film et sera la première victime ne commet d'autre crime que de ne pas écouter les mises en garde délivrés par les rednecks du coin. Jeunesse coupable ? Pas vraiment et elle ne semble servir que de victime sacrificielle expiant les crimes des générations antérieures qui n'ont pas su ni reconnaître leurs fautes ni correctement faire disparaître les cadavres qu'ils ont laissés derrière eux. Crystal Lake, au final, sonne ici comme un nom prédestiné. Dans la boucle tracé par le lac s'amorce déjà cet éternel retour de la figure de Jason and co qui compte aujourd'hui 12 épisodes au compteur (à quand le treizième qui viendrait achever bellement le cycle ?) et dans les facettes du Crystal scintillent déjà, en éclats hypnotiques, les reflets destinés à égarer les victimes des futurs slashers. Complexe sous sa simplicité naïve, riche malgré l'apparente pauvreté de son intrigue, à mi-chemin entre deux époques et équilibré dans sa narration, VENDREDI 13 a tout des oeuvres classiques. A la fois déférent et révolutionnaire.
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Freitag Der 13 | BLURAY Zone B | 22 € |
Friday The 13th | BLURAY Zone A | 31.14 € |
Friday The 13th | BLURAY Zone B | 21.50 € |